Gabriele faisait de ces personnes dont l’attention était universelle. Sa curiosité se portait sur un ensemble de domaines, rentrant plus ou moins dans les bonnes mœurs. Il aimait par-dessus tout tester le commun des mortels, il se nourrissait de leurs réactions vis-à-vis des situations qu’il mettait lui-même en place par pur plaisir ! C’était son pêché mignon, ainsi que l’élément qui rendait sa curiosité dépravée. Lui qui avait un répertoire d’émotions relativement léger, apprenait à travers les réactions dont il était en parti responsable. Sun Hee était, par ailleurs, sa dernière victime ; depuis le début de l’été plus précisément. Ses réactions démesurées le rendait fou de joie, il n’était pas encore lassé de cette petite perle - lassitude qui ne devrait, dès lors, plus tarder avec le reprise des cours. Les deux jeunes ne s’étaient pratiquement jamais adressés la parole auparavant, feignant l’indifférence. Son petit jeu l’avait occupé chaque fois qu’ils venaient à se croiser, c’est-à-dire beaucoup plus souvent en période de vacances.

La bleue aurait pu vivre une fin de semaine sans embrouilles, se prélasser tranquillement au coté de son meilleur ami ; ce qui n’était pas au goût du vampire. Il avait ce besoin impérieux de rendre la situation présente dérangeante, voir torturante pour la jeune fille. Une raison à ça ? Pas plus que d’habitude, son attitude confuse lui permettait simplement d’alimenter son vicieux appétit ; aujourd’hui Gabriele avait de quoi se satisfaire goulument ! Son plan s’était directement imprimé dans son esprit, si il suivait précisément le chemin qu’il s’était dessiné la partie serait probablement un véritable régale ! Le simple fait que l’asiatique réagisse à sa présence annonçait un bon déroulement de la chose. Son sourire ne le quittait plus ! Préparé aux réponses sans enthousiasme de la belle, le russe laissait lui, au contraire, passer un certain contentement. « Oh. Vraiment. C’est dommage, elle faisait ressortir ton joli regard. » Un soupçon de provocation se lisait dans ses mots, ses pupilles fixaient avec tant d’ardeur celles de Sun Hee qu’une flamme de désir semblait s’y installer ; peut être était ce la raison de ce départ précipité ?! Une dizaine de regard s’était tourné dans leur direction, pour la plus part interrogateur. Il ne put s’empêcher des les saluer, agitant sa main frénétiquement, jetant un regard triomphant au certains Lukas campé sur sa chaise.

Certes les fondations de son plan avaient pris une forme différente, mais qui sait, cela rendrait les choses peut être plus plaisantes ! La créature nocturne se tût le long du trajet, s’accommodant au lourd silence ayant pris place entre eux. Il la suivait docilement, pour une fois, méditant par la même occasion sur le lieu de destination. L’italien aurait pu s’imaginer un simple banc adjacent au mur, ou même une salle vide mais certainement pas les douches ! Non vraiment, elle ne se rendait pas compte comme son aide - bien qu’inconsciente, plaisait grandement au jeune homme ! Arrivés à bon port, porte verrouillée évidemment - afin d’éviter les petits voyeurs, leurs mains jointes se défèrent de l’étreinte qui les reliaient jusqu’à présent. Lui portait inlassablement ce sourire satisfait et agaçant sur son minois, écoutant d’une oreille distraite les plaintes de la louve. « Hm. Peut être. » une réponse relativement évasive, voir inexistante, de quoi rendre folle de rage la pauvre demoiselle. Son esprit divaguait à travers la pièce d’eau, ne ressemblant pas tout à fait à celles des hommes - qu’il utilisait régulièrement, celles-ci étaient réservées aux femmes. L’architecture restait sensiblement la même, cependant la disposition était différente, allez savoir pourquoi !

Plus il y pensait, plus la réponse lui paraissait évidente : les douches étaient le lieu idéal pour rendre leur relation obscure. La lumière éclairait relativement bien la pièce, bien qu’étroite, elle laissait suffisamment de place pour se mouvoir aisément. Sans plus de discussion, Gabi installa son postérieur sur les rebords du lavabo, bras croisés contre la poitrine, il dévisageait curieusement l’expression outrée de sa compagnon de maison. « Si c’est tout ce que tu avais à me dire. On peut passer à la suite. » Une suite ? Quelle suite ? Aucune certainement. Il ressentait le besoins de rendre l’atmosphère un peu plus irrespirable qu’elle ne l’était à l’instant même. Le fond de sa pensée était simple, la douche était le lieu de bien des fantasmes ! « Oh tiens, je t’offre le nœud si tu veux, il ne me sert plus à rien. » Il accompagna ses paroles d’un geste de la main qui avait pour rôle de balancer l’objet en question directement entre les mains de la concernée. La pince ne lui servait plus à rien maintenant qu’elle avait joué son rôle. « Je ne savais pas que tu aimais ce genre d’endroit. » s’enquit-il d’un ton moqueur qu'il souligna d'un sourire en coin.