Le vent de novembre caressa mon visage et laisse sur ma peau un doux frisson du à sa fraicheur. Mes yeux étaient clos, et j’avoue somnoler quelque peu. La nuit dernière avait été relativement courte, j’étais sortie avec deux trois amis et la nuit c’était prolongée jusque tôt ce matin, autant dire que j’avais du dormir maximum deux heures. Je repensais à mes frasques de la veille et un léger sourire vint briser mon expression fermée. Pour être honnête, je ne me souvenais pas réellement des évènements survenus cette nuit. Certains passages étaient plus ou moins flous, et les plus nets apparaissaient comme des fragments dans mon esprit. Je me souvenais de qui m’avait accompagnée, ou nous étions allés, mais alors la suite.. Je ne sais pas ce que j’avais bien pu ingurgiter, seulement ça devait être bien corsé pour que j’aie la tête dans cet état. Cette dernière manquait d'exploser à tout moment tellement elle me faisait mal. Je respirais fortement comme pour tenter de rester en vie, j’avais l’impression que si ça continuait ainsi, je m’endormirais probablement et Dieu seul sait si je me réveillerais ou pas. La sonnerie retentit, annonçant le début des cours. J’ouvrais les yeux quelques instants. Je n’irais pas non plus cette heure si, je n’avais pas la force de me lever et surtout de traverser tout le bâtiment pour me rendre au bon amphi. Le prof allait comme à son habitude parler fort, ce qui rendrait la situation de mon cerveau un peu plus insupportable. Je resterais donc là, assise contre cette cheminée sur le toit. Le ciel était beau et la température était loin d’être hivernale donc autant en profiter.

Je m’installais un peu mieux, quand des bruits de pas arrivèrent à mes oreilles. Qui cela pouvait-il bien être ? Je me penchais sur ma gauche pour voir qui était l’incrusteur et me cœur loupa probablement un voir deux battements Ma main se plaqua contre ma bouche pour empêcher une plainte aigüe de quitter mes lèvres, je n’en revenais pas. « joon … » lâchais-je dans un murmure. C’était tellement discret qu’on aurait pu penser que le vent avait parlé à ma place. Je me remis correctement de peur qu’il me remarque. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire ici. La fatigue c’était envolé pour laisser place à un malaise, une blessure dans mon cœur que je tentais, depuis quelque mois, de refermer, mais qui était toujours ouverte à sang. Lee Joon se trouvait là, sur le même toit que moi et de toute évidence il ne savait pas que j’étais là. Il ne serait pas venu sinon, ce jeu préféré depuis peu maintenant était celui de m’éviter, il jouait à cache-cache et moi je le cherchais sans jamais réussir à lui mettre la main dessus. Je l’avais rencontré sur le plateau de Oh My School, et tout avait commencé sur une histoire avec Kikwang et son idéal féminin. Quoi qu’il en soit, Joon et moi-même nous étions rapprochés, tellement que beaucoup nous croyaient en couple. Nous passions des journées entières ensemble, juste tous les deux, et je dois avouer que moi aussi j’ai fini par me perdre dans cette relation. Étions nous juste amis, ou y’avait-il plus entre nous. La seule chose qui m’apparaissait clairement était le fait que j’avais besoin de lui pour aller bien. Rien n’était parfait si je n’avais pas ma dose quotidienne de Joon. Notre relation était étrange, mais je me plaisais dans cette dernière jusqu’à ce qu’il décide seul de m’abandonner. Oh My School c’est arrêté et lui a disparu par la même occasion. J’ai longtemps cherché à comprendre pourquoi il avait agi ainsi, je l’ai cherché partout où il était susceptible d’être, mais je ne l’ai jamais trouvé. Il me fuyait c’était une évidence. S’il ne voulait plus de moi, que notre trop grand rapprochement lui faisait peur ou autre, soit j’accepterais et partirais à mon tour, mais j’avais besoin d’avoir des réponses, de comprendre ses gestes. Rester ainsi dans l’incompréhension était horrible. Pour dire vrai, je ne m’étais jamais sentie ainsi pour un garçon hormis pour mon ex. C’est pour dire à quel point cet imbécile peut compter pour moi. Je souffre et son absence me bouffe un peu plus chaque jour. Je ne sais pas ce qu’il représente pour moi, ça reste un grand mystère pour moi, mais j’ai besoin de sa présence à mes côtés et je crois que c’est la seule chose qui compte aujourd’hui.

Maintenant, il était là à quelques mètres de moi à peine et je ne savais pas quoi faire. J’étais totalement pétrifiée à l’idée de me retrouver face à lui et ce n’était pas dans mes habitudes. Normalement je me fichais de ce que pensait telle ou telle personne de moi, je faisais ce que bon me plaise, si ça ne plaisait pas c’était tant pis, mais là … Et s’il me rejetait une nouvelle foi ? Je ne comprenais pas pourquoi du jour au lendemain il n’avait plus donné signe de vie. La veille au soir, on était au téléphone et voilà que le lendemain il ne répondait plus à mes coups de fil Avec le temps cette histoire c’est tassé, j’ai voulu l’oublier, je pensais l’avoir oublié seulement je me rends compte à cet instant, qu’il est toujours présent dans mon cœur. Il le sera,pour toujours je pense. Vous savez il y a des personnes qui malgré elles, prennent de l’importance dans votre cœur, ces personnes-là ne sortiront jamais de votre subconscient, même le plus profond, c’était le cas pour lui. Toute ma vie il bercerait mes pensées j’en étais certaines, mais je voulais garder une note positive de lui, je voulais que tout redevienne comme avant, même le temps d’un moment. Je ne voulais pas garder l’image d’un homme qui me fuit sans même donner d’explication. Je voulais une belle image de lui, je voulais retenir la personne qu’il était vraiment, celle qui m’avait rendue comme ça, totalement dingue et perdue. Juste pour un moment, je souhaite de nouveau me perdre avec lui.. Juste un moment. C’était fou à avouer, mais tout me manquait chez lui. Son odeur, sa présence, le son de sa voix et même le sentiment étrange que je ressentais quand j’étais en sa présence.

La voix tant désirée qui fut un temps savait le pouvoir de me faire rire et pleurer s’éleva dans le silence qui planait ici. J’eus un frisson et mes yeux se fermèrent une nouvelle fois. Le fait même de le savoir près de moi me faisait du bien, mais ce n’était pas assez. Quand il s’agissait de Joon ce n’était jamais assez, j’avais besoin de plus constamment. Le rendre fou ? Étrangement mes poings se serrèrent ,penser trois secondes qu’il puisse parler d’une fille autre que moi. Je n’étais pas sa copine, je le savais, mais c’était ainsi, rien n’y changerait. Je me penchais une nouvelle fois sur le côté pour l’apercevoir de nouveau. Je le détaillais de haut en bas, un sourire bienveillant sur les lèvres. Il m’avait tellement manqué bordel. Le voir là et ne pas bouger en devenait frustrant. Je me levais alors, doucement,et sortie de ma cachette, j’avançais de quelque pas et j’eus envie de partir en courant, mais il ne fallait pas. Je tenais des mains l’opportunité de tout comprendre, je n’allais pas la gâcher et jouant à un jeu auquel moi-même je ne connaissais pas les règles Fuir comme une enfant, je ne savais pas faire, alors je n’allais pas commencer aujourd’hui. Je m’arrêtais, laissant entre nous une certaine distance. Je soufflais un grand coup « Malheureusement non… J’ai essayé pourtant, mais il faut croire que sur toi je n’ai aucunement le pouvoir de te faire tourner la tête. » Annonçais-je en souriant timidement. Je ne savais pas pourquoi j’avais dit ça, c’était la première phrase qui m’était venue à l’esprit. Peut-être que dans le font, je les pensais vraiment ses paroles, oui c’était probablement ça.