Bien que l’on soit en hiver, ce début d’année n’était pas désagréable. Pas de froid, ni de vent mordant qui viennent vous fouetter le visage dès que vous osez pointer le bout de votre nez dehors. Non, au contraire. C’est un pâle soleil qui orner le ciel clair de cette après-midi. L’air est frais et calme. C’est presque agréable d’être dehors malgré les températures plutôt basses. C’est d’ailleurs ce que pensait Mookyûl en ce moment même alors qu’il traversait d’un bon pas la cours extérieure de l’académie, les joues rougies par le froid. Il avait dans les mains plusieurs sachets, arborant chacun un nom ou un logo différent. Le jeune homme avait en effet profité de la pause de midi suivant d’une heure de creux pour aller faire quelques emplettes en ville…

Le dernier cours de la matinée était celui de l’histoire de la magie, durant lequel un certains élèves avaient menacé –comme à chaque fois- de s’endormir. Il faut dire que la voix lente et monotone du professeur ressemble davantage à une berceuse et il a de ce fait du mal à retenir l’attention entière des élèves tout au long de son cours. Mookyûl se souvient d’ailleurs qu’il du réveillé son voisin d’un coup de coude quand le professeur l’interrogea, sans doute après avoir remarqué que le jeune homme était parti rejoindre les bras de Morphée. Après s’être fait torturé intellectuellement par le professeur, son camarade se tourna vers lui avec un air à la fois dépité et exaspéré peint sur ses traits, avant de gémir avec contrariété : « Sérieusement il m’en veut ou quoi ? J’suis pas le seul à dormir, alors pourquoi c’est moi qu’il doit torturer ? » Sur ce, Mookyûl lui répondit qu’il était surement le seul à s’être endormi de manière aussi évidente tout en étant en plein dans son champ de vision. « Un peu plus et je suis sûr que tu te serais mit à ronfler… », lui glissa Mookyûl avec un petit sourire amusé et entendu. Son camarade grommela entre ses dents un filet de mots plus ou moins incompréhensibles. Mookyûl réussi à en discerner des bribes, telle qu’un « j’ronfle pas ! » indigné, ou encore des « faute à c’prof des potions et ces devoirs de tordus… », « la prof de sortilège nous a pas loupé non plus cette semaine », « on a qu’une tête et deux bras… peut pas tout faire… », et ainsi de suite. Le reste du cours se déroula sans autre incident et lorsque sonna la pause de midi, les élèves se précipitèrent hors des salles de classes pour rejoindre le réfectoire.
Mookyûl fila quant à lui vers les dortoirs, pour déposer ses affaires de cours et retirer son uniforme. Il récupéra son porte monnaie qu’il jeta dans son sac à bandoulière avec ses gants et quelques autres affaires et sorti. Alors qu’il descendait les étages et traversait le rez-de-chaussée, plusieurs de ses camarades de sa maison l’interpellèrent pour aller manger. Il déclina en disant qu’il avait des courses à faire en ville et qu’il grignoterait là-bas. De fil en aiguille, certains de ses amis décidèrent de l’accompagner et c’est un petit groupe qui quitta le sol de l’académie pour se rendre en ville, et qui se retrouva autour d’une table au toujours très populaire Queezard's Drinkery. Les discussions les plaisanteries allaient bon train tout au long du repas et quand ils eurent finit, chacun alla de son côté, vaquer à ses affaires. Seuls deux de ses amis l’accompagnèrent dans son shopping, puisqu’eux aussi avaient besoin d’acheter quelque chose. Ils passèrent d’abord dans une boutique de fourniture scolaire pour racheter de ce qui commençait à leur manquer, en l’occurrence pour Mookyûl, des feuilles de parchemins et de l’encre. Ils passèrent ensuite dans une librairie ou il acheta plusieurs ouvrages qui lui seraient utiles pour ses cours, ainsi que les dernières nouveautés littéraires.
Mookyûl se sépara ensuite de ses deux amis qui partirent flâner le long de la Shellfish Avenue, tandis que lui se rendait au Golden Claws pour se procurer de la nourriture pour mademoiselle Moon, sa chatte.

« Tiens, d’ailleurs je ne l’ai pas vue du tout ce matin. Sûrement encore en train de fureter autour des serres de l’école… »

En effet, sa jeune chatte de trois ans aime beaucoup la verdure et elle se rend du coup souvent près des serres. Peut-être est-ce dû au fait que la demeure familiale possède un immense jardin, digne de ceux de Versailles en France. Quoi qu’il en soit, Mookyûl ne s’étonne plus de ne pas voir sa compagne au réveil le matin. Elle est très indépendant et va et vient au gré de ses envies dans le château, mais le plus souvent à l’extérieur de celui-ci. Cependant, mademoiselle Moon aime son confort et veut sa dose d’attention journalière. Elle n’aime pas être ignorée. Un sacré caractère bien trempé et un brin mégalo la minette… Cette pensée fit sourire le jeune homme alors qu’il regagnait l’académie sorcière, les mains chargées de ses achats.

Alors qu’il traversait la cours extérieure du château, il entendit des bruits qui attirèrent son attention. Il reconnut distinctement le miaulement agressif et strident d’un chat qui se trouvait face à un adversaire. Mookyûl se dirigea vers la source de toute cette agitation pour ne trouver nulle autre que Moon perchée en hauteur, crachant, toutes griffes dehors face un chien de bonne taille, sûrement un Akita, la queue remuante, aboyant tout en sautant pour tenter d’atteindre la jeune chatte sur son perchoir. Chatte, qui ne manquait pas une opportunité pour décocher un coup de patte aux griffes acérées au pauvre chien qui ne voulait visiblement que jouer…
Mookyûl secoua la tête. Moon et les chiens, ça n’a jamais une combinaison gagnante, notamment dû au mauvais caractère de la félidée. Le jeune homme posa ses affaires par terre et s’approcha des deux animaux en apostrophant Moon qui ne semblait pas décidée à rentrer les griffes. Au même moment une autre voix, féminine, rejoint la sienne. Il se retourna et vit une jeune fille d’à peu près son âge, Yunikon à en juger par l’uniforme et le souffle court, le rejoindre. Apparemment ce devait être la propriétaire du chien car celui-ci se désintéressa de Moon pour aller à sa rencontre…

Aujourd’hui est un jour d’hiver. Nous sommes en ce moment en saison hivernal, et le froid commence à se faire sentir. Quelques flocons de neige qui tombent de temps à autre, du brouillard qui vient et part un instant après et l’air fraîche qui nous fait se sentir mieux. Ha Nye s’était levée et tôt pour aller en cours. Bien évidemment, comme à son habitude, elle se perdait toujours et arrivait toujours en retard. De quoi être une fille maladroite. Elle décida aujourd’hui de se faire passer pour une élève absentée d’un rendez-vous, et d’aller se promener un peu partout avec son chien, Minnie. En plein ville, ses amis de longues dates venaient vers elle pour lui demander comment elle aKllait, comment se passait ses études, comment était devenue sa vie à présent. En gros, ça devenait un interrogatoire, et Ha Nye n’hésitait aucunement à répondre avec le grand sourire aux lèvres. Après ça, elle les salua une dernière fois avant de pouvoir poursuivre sa route. Magasins par-ci, magasins par-là, elle en fait le tour, et a pu s’acheter quelques nouveaux vêtements, malgré son problème d’argent. Ça fait déjà un moment qu’elle bosse à temps partiel pour pouvoir survivre en cas de besoin. Fière de ce qu’elle faisait, elle pouvait enfin se faire plaisir à elle, mais aussi à son adorable chienne. Cet animal est comme un membre de sa famille. Quand elle se sent mal, elle se confie à elle, ça paraît bête certainement, mais pour Ha Nye, c’était tout à fait naturel. Et elle sait que sa chienne ne la trahira jamais de toute façon. Et que c’est bien une des seule personne qui lui reste, et elle ne voudrait pour rien au monde la perdre. Marchant sur la neige qui venait de se déposé sur les rues, elle s’amusait à mesurer ses pieds sur les traces de pieds qui étaient déjà dessiner. Elle commençait donc à rire, puis se mettant à genoux, tout juste à la hauteur de Minnie, elle lui tint la tête puis tout en souriant, elle lui fit quelques confessions.
- Minnie, ma chérie. Tu sais qu’aujourd’hui j’ai loupé les cours hun ? Et tu sais aussi que si tu repars là-bas et qu’on me voit, j’aurais des problèmes. Alors tu reste tout près de moi !
À croire que la chienne ne cherchait que ça, qu’Ha Nye ait des problèmes avec la direction. Celle-ci courut donc, traversant la route, qui à ce moment là, le feu vert changea. Ha Nye paniquée de ce qu’il pouvait lui arriver, accéléra son pas vers ce passage piéton, qui à perdre la vie. Voyant que les gens étaient assez gentils pour lui laissé le chemin libre, elle courut. Traversant les longues rues, les montées, essoufflée, elle s’aperçoit qu’elle se retrouve en début du chemin de l’école. En regardant l’heure, elle vit que les cours étaient finis, et probablement qu’un adjoint ou un professeur se promenait dans les environs comme à leurs habitudes. Elle mit donc son capuchon puis mit ses mains dans les poches de sa grosse doudoune bleu ciel. « En espérant que personne ne me voit ! », passant entres les élèves de l’école, elle percuta quelqu’un. Et là, commençait un drame pour elle. N’osant pas du tout levée la tête, elle s’excusa en baissant la tête puis partie. Heureusement que cette personne ne l’avait pas retenu ! Il faisait de plus en plus froid, et elle ne trouvait pas sa chienne. Peut-être qu’elle était rentrée dans la chambre, qui sait ? Elle entra donc dans l’établissement incognito, puis monta les escaliers qui menaient à l’étage de sa chambre. Toquant, personne ne répondit, alors par chance, elle y entra sans que personne s’en aperçoive.
- Minnie ? Minnie ? Viens là ma chérie !
Tout en regardant sous les lits, dans l'armoire, dans la salle de bain, pourtant rien. Quand elle entendit des cris, ceux appartenant à des animaux. Un miaulement accompagné d’un aboiement, et voilà qu’elle su que sa chienne se trouvait à l’extérieur. Heureusement que la fenêtre était entre ouverte. Elle se dirigea donc vers la fenêtre puis retira le rideau de côté pour regarder en bas. C’était bien Minnie, alors elle courut tout en refermant la porte derrière elle. Descends tout les escaliers qu’elle avait montés, et quittant enfin l’établissement sans s’être fait remarqué. En courant, son capuchon s’est enlevé à cause de la force du vent, et ses cheveux d’une couleur brune, longs et lisses se familiarisait avec ce vent. Elle était presque épanouissante, avec cette belle masse de cheveux qui volait comme ça. Elle put donc enfin apercevoir sa chienne entrain d’aboyer, et ce chat qui miaulait percher sur cette branche d’arbre. Ha Nye rit puis s’arrêta un moment pour souffler un court instant. Elle n’avait fait que ça, courir après son bébé. Se recoiffant puis posant ses mains sur ses hanches, elle respira un bon coup, puis s’avança vers la scène qui se produisait devant ses yeux. Tout en avançant, elle vit au loin un silhouette masculine apparaître et essayer certainement de faire descendre ce chat. Ou bien, est-ce son propriétaire ? Ha Nye se sentait un peu gênée, mais d’un peu plus près, elle ne s’inquiétait plus.
- Oh ma belle ! Viens par là !
Celle-ci obéit de suite puis vint à elle. La caressant les poils du corps, elle lui fit une grimace de mécontentement. Pointant son doigts vers son visage, elle lui confia qu’elle ne voulait plus que sa arrive et que ça pouvait leur faire de grands problèmes. Elle a de nouveau compris, puis s’assied tout en regardant Ha Nye. « Bon chien ! » venait-elle de lancé à sa chérie. Elle attacha la laisse à son collier, puis se leva. Debout, elle s'approcha de ce jeune homme.
- Oh.. un muneo.
Elle venait de le voir après avoir vu le visage de celui-ci. Et comme c’est certainement le propriétaire de la chatte, elle devait sûrement venir lui rendre des comptes ou bien lui dire de dire à son animal de ne plus approcher le sien. Un petit sourire resta sur son visage, par peur que tout ça lui ait énervé. Elle s’excusa de suite, lorsqu’il apparut enfin en face d’elle, il devait avoir son âge.
- Je m’excuse pour le comportement de mon chien, elle.. je.. oh, enfin, je m’excuse en gros..

« Oh ma belle ! Viens par là ! »

Apparemment, le chien était en fait… une chienne, s’il en croyait les paroles de la nouvelle arrivante qui avait simultanément détourné leurs trois attentions. Il regarda la chienne trotter joyeusement vers sa maîtresse en remuant la queue. Quand elle fut arrivée à sa hauteur, la jeune se pencha vers elle, de manière à ce que son visage fasse face à celui du canidé. Il la vit agité un doigt visiblement mécontent et contrarié de le museau de l’animal et lui murmurer des paroles qu’il ne saisit pas. Trop loin pour pouvoir vraiment entendre. D’ailleurs ce qui pouvait bien se dire entre les deux était actuellement le cadet de ses soucis.

Il profita du sermon que la jeune femme faisait à son chien pour reporter toute son attention sur celle qui était de manière on ne peut plus évidente à l’origine de toute cette pagaille : Moon. Celle-ci qui avait jusque-là observé la scène qui se déroulait devant elle avec méfiance, se mit à bailler avec ennui. Apparemment elle considérait l’intermède houleux à présent terminée et se désintéressa complètement du canidé. Elle s’étira de toute sa longueur et en profita pour faire ses griffes sur la branche d’arbre laquelle elle trônait, avant de sauter à bas de l’arbre d’un bond leste et souple. Elle passa devant Mookyûl sans même faire semblant de le voir. La tête haute, le dos droit, l’allure fière, la chatte faisait dans sa démarche, preuve d’autant de dédain que le permettait sa petite taille. Moon était vraiment une diva condescendante, dédaigneuse et capricieuse drapée dans toute sa fierté et sa superbe féline. Oh, bien sûr, la chatte est des plus adorables quand elle a envie, mais il est vrai aussi que c’est généralement par intérêt : quand elle a faim, qu’elle veut son quart d’heure d’attention ou tout simplement pour tenter d’amadouer son maître en lui faisant les yeux doux quand elle sait pertinemment qu’elle a fait une bêtise pour laquelle elle sera punie. Non, vraiment, comment cette adorable boule de poil de trois mois affectueuse comme tout et qui le suivait partout était devenue cette lady orgueilleuse ? Pourquoi se retrouvait-il à présent avec cette démone déguisée en ange ? Mookyûl n’en avait pas la moindre idée. Ce n’était pas faute de l’avoir trop gâtée ou mal éduquée. Non. D’ailleurs Moon est très bien éduquée, elle sait parfaitement bien ce qui est autorisé et ne l’est pas. C’est un animal très intelligent, et quand elle outrepasse les règles c’est en parfaite connaissance de cause. C’est, par caprice, même si elle sait aussi parfaitement bien qu’elle sera punie si son maître la prend la main dans le sac.

Mookyûl la regarda se diriger vers ses affaires, renifler chacun des sachets de ses différents achats, s’attardant sur celui qu’elle lui savait à présent destiné. Quand elle fut satisfaite, elle s’assit là et entreprit de faire sa toilette. Le jeune homme poussa un soupir désabusé en secouant la tête. Un bruit métallique le tira de ses pensées et il se retourna à nouveau vers la jeune femme. Visiblement elle avait en avait finit avec sa chienne et venait de l’attacher à une laisse, sans doute pour qu’elle ne s’enfuie pas à nouveau pas ou pour éviter un nouvelle épisode désastreux avec sa chatte. Ou peut-être les deux… Il n’en savait trop rien. Il observa la jeune femme qui était en train de se relever avec plus d’attention et constata que même si elle avait à présent reprit son souffle, elle était plutôt décoiffé et avait les joues rosies. Elle avait dû courir après sa chienne et la chercher pendant un moment pour être dans cet état. Leurs regards se croisèrent et après hésitation, elle se mit à marcher dans sa direction. Il n’esquissa aucun mouvement et la laissa approcher. Il vit ses lèvres s’ouvrir dans un murmure qu’il ne comprit pas alors qu’elle le détaillait à son tour. Elle lui semblait nerveuse et sa démarche, bien que semblant assurée, gardait quelque chose d’hésitant. Peut-être redoutait-elle qu’il ne soit en colère contre elle et sa chienne ? Il laissa un petit sourire indulgent naitre sur ses lèvres avant de se décidé à franchir les derniers pas qui les séparaient. A peine furent-ils face à face que la Yunikon se mit immédiatement à parler, se confondant en excuses bafouillantes.

« Je m’excuse pour le comportement de mon chien, elle... je... oh, enfin, je m’excuse en gros... »

La situation devait l’embarrasser autant qu’elle la contrariait. Inconsciemment, Mookyûl analysa la parole de la jeune femme. Vu sa manière de parler, se devait être un fort caractère. Quelqu’un de vif et d’expressif. Peut-être même un brin impulsive. C’est fou le nombre de chose que l’on peut apprendre d’une personne rien qu’en l’observant agir ou en l’écoutant parler…
Mookyûl se tira de ses réflexions et adressa un sourire rassurant à la jeune femme tout en levant une main en signe d’apaisement.

« Non, ce n’est rien. Ne t’en fais pas. En fait c’est plutôt moi qui devrais m’excuser. De ce que j’ai pu voir en arrivant, ta chienne voulait probablement juste jouer…. Sauf que Moon, ma chatte, précisa-t-il en désignant d’un signe de tête le félidé qui était toujours occupé à faire sa toilette, et les chiens n’ont jamais fait bon ménage. Avec les autres chats non pour tout dire… En fait, elle a un plutôt sale caractère. C’est une chance que ta chienne n’ait rien, Moon a le coup de griffe plutôt rapide… », ajouta-il avec une petite mine contrite. Il s’arrêta de parler un instant, quelque chose ayant attiré son attention. « Toi, par contre, on ne peut pas en dire autant. », reprit-il avec un sourire mi-amusé, mi-indulgent. Au vu de l’air surprit de la jeune femme, elle ne devait pas comprendre à quoi il se référait. Il désigna du menton sa main gauche avant de reprendre la parole. « Ta main gauche…, dit-il en adjoignant le geste à la parole, désignant sa paume de main, tu saignes. »

Apparemment elle ne l’avait pas remarqué elle-même vu son air de plus en plus surpris. Il eut un nouveau sourire indulgent. Il fouilla la poche de son pantalon et tendu un mouchoir en tissu propre à la Yunikon. « Tiens, mets ça dessus en attendant. Je dois avoir des pansements dans mon sac, attends une minute. » En disant ceci, il tourna les talons et partit récupérer ses affaires. Moon venait visiblement de terminer son grand nettoyage et le regarda approcher avec ses grands yeux turquoise. Alors qu’il se penchait pour prendre son sac, la chatte vint se frotter à ses jambes, réclamant de l’attention. Mookyûl roula des yeux, décidément Moon était vraiment une diva capricieuse. Il se releva et enjamba le félidé en l’ignorant pour rejoindre la jeune fille qui l’attendait.

« Il y a un banc un peu plus loin, dit-il en désignant l’objet d’un doigt libre, se sera plus facile pour moi vu que je suis un peu encombré. » Il agita ses mains pleines de sachets pour appuyer ses dires et sans plus lui laisser le temps de réagir ou de protester, il se dirigea vers le banc, lança un dernier : « Tu viens ? » par-dessus son épaule pour inviter la jeune fille à le suivre. Moon, quant à elle, le suivait déjà. Elle n’avait pas dû apprécier d’être ignorée de la sorte et n’allait visiblement pas abandonner la partie aussi facilement.

Quelques moments plus tard, quand ils furent installés sur le banc, Moon confortablement installée sur ses genoux, Mookyûl achevait d’appliquer le pansement sur la main blessée de la jeune femme. Il observa son travail d’un œil critique quelques instants, puis visiblement satisfait, il sourit : « Voilà, c’est fait. » Il se pencha pour ranger dans son sac les affaires qu’il avait sorties pour récupérer les pansements au fond de celui-ci, et brisa le silence qui s’était installé. « Qu’est ce que tu faisais pour te retrouver à courir après ta chienne et te blesser ? Tu ne devrais pas être en cours à cette heure-ci ? » Sa question n’avait rien d’un reproche. C’était juste une interrogation, dénuée même de toute curiosité. Il jeta un regard à la jeune femme qui visiblement hésitait, une petite moue sur le visage comme une enfant prise en faute. « Enfin, tu n’es pas obligée de me répondre. Je ne vais pas te faire la morale, ce que tu fais ne me regarde pas après tout… », ajouta-il avec un petit sourire entendu.