♣ akiwa ; school of witchcraft & wizardry.
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 Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance

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Lee Mookyûl
Lee Mookyûl
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pseudo : cymel
avatar : Jeong Yong Hwa
messages : 164
double compte(s) : Im Nak Bin
here since : 02/01/2012
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âge : 32
patronus : un chat
animal de compagnie : une chatte de race british longhair nommée Moon
my heart is : swayed... what should i do ?
i'm feeling like : i don't know anymore
ma baguette : elle mesure 21,5cm, est très flexible, possède un cœur de crin de licorne et est en bois de cèdre. les sorciers possédant une baguette en bois de cèdre, surtout lorsqu'elle est accompagnée d'un cœur de crin de licorne, sont généralement les plus loyaux et les plus fidèles. ils cachent un caractère bien trempé, selon certains marchands ! on dit qu'on ne peut jamais les berner, et la baguette en bois de cèdre ne se sent à l'aise que dans la perspicacité et le discernement. jamais on n'aura l'idée de mettre en colère un possesseur d'une telle baguette, surtout si c'est en attaquant un de ses proches ! tu représentes un adversaire potentiel redoutable, et ta magie, lorsqu'elle atteint sa maturité, est très consistante.
wizard's spellbook :
Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance 23lfbes
FICHE LIENS
♦ Convaincre Yong de s'excuser auprès de Seo Ok
▬ C'est pas gagné, mais on va pas baisser les bras.
♦ Éviter une rencontre aussi malencontreuse que désastreuse entre les frères Ahn
▬ Ça... Ça devrait aller...Peut-être... Je pense... J'espère...
♦ Éviter les situations awkward avec Ji Eun
▬ C'est déjà assez compliqué comme ça, alors on va éviter que ça parte en live
♦ Ne pas laisser de distance s'installer avec Mae, sinon c'est foutu
▬ Plus facile à dire qu'à faire, notre relation est en train de s'effriter à vitesse grand V, et tout ça à cause de ce type. Ça me rend fou, mais je veux pas non plus la perdre.
♦ Rester calme avec Hyuk, surtout ne pas perdre son sang froid
▬ C'est pas gagné, surtout en ce moment avec Mae. Et ça s'appelait un jour mon ami. Des conneries.
♦ Ne pas céder et aller voir Lucy pour oublier mes problèmes entre ses bras
▬ C'est vraiment, vraiment tentant, s'envoyer en l'air et oublier tout le reste pendant quelques instants sans se poser de questions... Mais en même temps ce serait vraiment moche pour Mae, je sais pas si ma conscience me le pardonnerait.
♦ Découvrir se qui se trame vraiment entre les jumeaux Choi
▬ Parce que même si j'adore jouer les futurs fiancés avec Min Ah et malmener un peu la fierté de Min Hyeok, j'aimerais bien avoir le fin mot de cette histoire.
♦ Ne pas se mettre à fumer
▬ C'est pas gagné... A force de voir les gens autour de moi fumer et de voir mes problèmes s'accumuler, ça commence à devenir tentant pour passer mes nerfs...


Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance _
MessageSujet: Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance   Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance Icon_minitimeVen 13 Jan - 8:29

C’est la lumière pâle et tremblante du petit jour venant timidement caresser les carreaux bués par le froid hivernal, qui vint cueillir Mookyûl aux portes du monde chimérique des songes. Le jeune homme grimaça avant d’ouvrir un œil encore embrumé de sommeil, puis le referma quelques instants plus tard en laissant échapper un soupir las. Il passa une main sur son visage pour chasser les dernières traces de sommeil de son esprit encore embrumé. Il s’est réveillé bien plus tard qu’à l’accoutumée. Il pouvait le dire sans avoir besoin de regarder la montre à ses côtés, car il commençait déjà à faire jour dehors alors que l’on est en hiver. Avec un nouveau soupir, il roula sur le côté pour faire face à la fenêtre. Il observa sans vraiment la voir, la lumière continuer de s’extirper, lentement mais sûrement, de l’épais manteau de ténèbres des matinées hivernales. Il n’avait vraiment pas envie de se lever. Et pour cause, il avait passé la plus grande partie de la nuit dans la salle commune, à lire, à penser, à se perdre à des milliers de kilomètres d’ici. Il avait beaucoup de chose à penser en ce moment. Il jeta un coup d’œil en biais à un lit adjacent déjà déserté et refait.
C’était une des sources de ses problèmes actuels : un jeune homme de sa maison qui, il ne l’avait remarqué que récemment, semblait observer Yong Hae, son meilleur ami. Cela avait piqué sa curiosité au vif. D’habitude il n’en ferait pas grand cas, car son ami était plutôt connu et populaire au sein d’Akiwa et il n’y avait rien d’étonnant à voir des gens s’intéresser à lui. Mais là, c’était différent. C’était l’impression qu’il avait eu et qui avait persistée pendant un long moment. Peut-être était-ce le regard tranchant que ce garçon qui l’avait marqué… Il en avait d’ailleurs fait part à Yong quelques temps plus tard, mais ce dernier n’avait pas semblé en faire grand cas et s’était désintéressé de la question d’un haussement d’épaule. Une véritable chance par ailleurs. C’était dans les moments pareils qu’il bénissait la méduse qu’était son ami, parce que s’il avait su à ce moment-là de quoi il retournait vraiment, il aurait pris grand soin de fermer sa bouche à double tours. Le petit frère de Yong. Ici, à Akiwa. Dans la même maison que lui. Comment avait-il ne rien remarquer jusqu’alors ? Bon d’accord, lui et Yong ne parlaient jamais famille et tout ce qu’il sait de ce frère, c’est qu’il est plus jeune que Yong et qu’il s’appelle Seul Hae… Bien maigre chose. Mais quand bien même, il aurait dû remarquer plus tôt cette ressemblance frappante dans les traits du jeune homme et ceux de son frère ainé. Quoique… Avant de faire son enquête, il n’avait jamais vraiment remarqué ce camarade de chambre quasi fantôme. Oui, parce qu’en plus ils partagent la même chambre pour couronner le tout. Une chance que Yong ne vient jamais ou presque ici. Quoiqu’il en soit, cette situation est une véritable bombe à retardement qui finirait inéluctablement par exploser un jour ou l’autre. Il allait devoir prendre des gants de velours et des pincettes de diamant s’il voulait désamorcer cette bombe en limitant les pots cassés. Cela promettait d’être on ne peut plus… délicat. Après tout, Dieu seul sait comment Yong réagirait s’il se retrouvait brutalement face à son cadet, un pan du passé dont il avait cherché à se détacher. À franchement parler, il n’en savait rien. Yong ne s’était jamais étendu outre mesure sur le cas de son frère, donc impossible de savoir ce qu’il pense de lui. En soit, ce n’était peut-être pas une mauvaise chose. Peut-être qu’au contraire de ses parents, il n’avait aucun sentiment négatif pour son cadet. Ou alors il s’en fichait complètement. Le fond des sentiments de Yong quant à certaines choses demeuraient un véritable mystère même pour lui son meilleur ami. On dit que les voies du Seigneur sont impénétrables, mais Mookyûl pense sincèrement que, celle des méduses, elles, le sont encore davantage. Il laissa un petit sourire amusé venir étirer ses lèvres.
Quoiqu’il en soit, il était certain d’une chose : si Yong se retrouvait brutalement projeté face au mur, plutôt que de le surpasser, il aurait tendance à s’en détourner. De plus si Yong n’avait absolument rien remarqué, son cadet, lui, n’avait pas loupé son frère. D’ailleurs, à en juger par les regards qu’il lui lançait, les retrouvailles promettaient d’être mouvementées. Et franchement, Mookyûl n’avait pas envie d’une nouvelle situation complexe. C’était le mot, oui. Et nouvelle, parce qu’il y avait déjà toute cette histoire avec Seo Ok. Il avait été amené à s’intéresser à la jeune fille pour la première fois peu après qu’il soit devenu ami avec Yong, quand il remarqua les regards noirs que lançait la jeune Ineo à son camarade. Au début il n’en fit pas grand cas et ne prit même pas la peine de questionner son ami sur le sujet, après tout ce n’était pas quelque chose qui le regardait, ni ne le concernait foncièrement. Là où son intérêt s’éveilla, fut quand il vit le soin tout particulier avec lequel Yong Hae évitait la jeune femme. Au début quand il le questionna, le Geobuk resta vague et il n’insista pas davantage. Ce n’est qu’au cours de leur deuxième année que Yong cracha le morceau.
Il était clair qu’il s’en voulait énormément d’avoir maltraité Seo Ok quand il était plus jeune et qu’il s’en mordait à présent les doigts, mais il n’avait jusque là jamais eu le courage d’aller s’excuser. Et plus le temps passait, plus il devenait dur de tenter quoique ce soit. Il avait préféré se détourner du problème et de faire comme si de rien était. Mookyûl n’était pas dupe et il voyait très bien que cela continuait de tourmenté son ami. Il avait bien tenté quelque fois de le convaincre d’aller au-devant des choses et de prendre son courage à deux mains, après tout qui ne tente rien n’a rien, c’est bien connu. Mais il n’avais fait qu’essuyer des refus, alors de guerre las il laissa l’affaire de côté. On peut mener un âne jusque devant la rivière, mais on ne peut pas le forcer à boire son eau et Yong Hae était comme lui quelqu’un d’entêté, mais pas dans le bon sens. Et puis de toute façon il n’est ni sa mère, ni sa conscience et Yong est assez grand pour gérer ses problèmes tout seul… Ou tout du moins, tenta-t-il de s’en convaincre pendant un temps, mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour son meilleur ami. C’est ainsi, qu’au début de leur quatrième année, il aborda Seo Ok de son propre chef pour la première fois, avec au fond de lui l’espoir de pouvoir en tirer quelque chose de positif. Leur premier échange fut bref, mais ce fut le début d’une relation que Mookyûl amicale avec une jeune femme charmante et brillante que Mookyûl apprécie beaucoup. Ils s’entendent bien, même s’ils ne peuvent s’empêcher de se taquiner dès qu’ils se voient, flirtent un peu. Bref, une relation plutôt joueuse dans son ensemble. Et pourtant, il a le sentiment d’avoir fait une grossière erreur. Il a l’impression qu’en se rapprochant de Seo Ok, il avait donné à Yong l’occasion rêvée pour faire trois pas en arrière et se détourner encore davantage du problème si c’était possible. Et c’est agaçant. Non, ce n’est pas le bon terme. En fait, c’est frustrant, très frustrant. Frustrant de voir Yong s’obstiner à ne rien faire, et surtout frustrant d’au fond, ne pouvoir rien faire. Non vraiment, il adorait Yong, mais il y avait des fois ou il avait envie de prendre la méduse par les tentacules et de la jeter dans une machine à laver à quatre-vingt dix degrés en essorage mille tours par minute, histoire de lui remettre les idées en place. Et maintenant, un nouveau problème, et de taille celui-là, venait se profiler à l’horizon.

« Ça promet d’être gai dans les prochains temps… », songeât-il avec dépit. Il reporta son attention sur la fenêtre et regarda à l’extérieur. Le combat entre la lumière et les ténèbres était terminé et le jour s’étendait dans le ciel à partir de l’Est. Il eut un petit rictus ironique en laissant une simple pensée, un simple mot lui traverser l’esprit : « factice ». Ce soleil et ce paysage n’étaient que factices. Un miracle de la magie, rien de plus. D’habitude cela ne le dérangeait pas, il n’y pensait même pas, mais aujourd’hui, l’illusion n’arrivait pas à étendre son emprise sur lui. Aujourd’hui, juste aujourd’hui, savoir qu’il se trouvait au fond de l’océan faisait remonter à la surface des souvenirs et des sentiments peu agréable qui le rendaient morose. Aujourd’hui était un jour spécial. Il l’était devenu il y a dix ans… Le jour où sa mère est morte. Non, le jour où sa mère à disparu, engloutie par l’immensité bleue et silencieuse, sans laisser de trace. C’est peut-être ça qui le dérange le plus. Savoir que même s’il y a une tombe érigée en son souvenir, elle est vide.
Il se souvient encore du jour où l’on était venu annoncer l’accident. Il avait dix ans et suffisamment mature pour comprendre ce qu’il se passait, et pourtant, il avait eu du mal à appréhender ce qu’il se passait. La situation était trop irréelle pour qu’il puisse l’assimiler. On parlait d’une tempête en haute mer qui aurait mis le bateau en pièce. Personne ne comprenait ce qu’il s’était passé. Toute l’équipe archéologique était composée de sorcier, tous talentueux. Ils auraient dû pouvoir se protéger un minimum. Et pourtant il ne restait rien du petit bateau expéditionnaire, juste quelques débris dérivant à la surface de l’eau. Seul cinq corps sur les douze membres de l’équipe furent retrouvés. Les autres, dont sa mère, on n’en savait rien. Mookyûl se souvient que son plus jeune oncle, Sang-Ook, le frère jumeau cadet de sa mère avait réagit violemment. Colère et regret. C’était une des rares expéditions dans laquelle il ne l’avait pas accompagné. Il s’en voulait et était effondré. Son père quant à lui était devenu pâle, très pâle au fur et à mesure du récit, mais il n’avait pas dit un mot. Quand son grand-père avait pris le relai, il était parti s’enfermer dans son bureau. Du reste il ne se souvient guère, mais tout le monde était sous le choc. Un silence lourd avait enveloppé l’ensemble de la maison. De longues semaines se succédèrent, durant lesquelles les deux familles usèrent de toute leur influence pour multiplier et faire avancer les recherches des disparus, mais sans succès. Puis vint un moment où on abandonna. Son oncle lui avait alors dit, l’espoir dans ce genre de situation c’est comme les bonnes occasions : ça a une date de péremption. Plus tard, un enterrement factice eut lieu. Il y avait beaucoup de monde et son grand-père prononça quelques mots, quelques paroles sages qui valaient tous les discours du monde. Il avait dit qu’un sage indien avait un jour dit qu’unie à l’océan, la goutte d’eau demeure. Et qu’une personne ne mourrait pas son temps venait, mais quand il n’y avait plus personne pour se souvenir d’elle. Les premiers temps furent rudes, car sa mère, même si elle était souvent sur les quatre chemins, était le centre de leur famille. C’était comme s’il y avait constamment un silence, un vide qui résonnait. Mais petit à petit on s’y est fait, on s’est habitué à l’absence et leurs vies reprirent leur cours normal. Mais Mookyûl n’a jamais vraiment fait son deuil. Sans doute est-ce parce qu’il n’arrive pas à accepter le terme « morte ». Pour lui, elle est n’est plus là, elle a juste disparu… Rien de plus, rien de moins.

Laissant ses souvenirs de côté, Mookyûl revint à la réalité et finit par se lever. Rester au lit à se morfondre ne lui apporterait rien et d’autre part, il avait d’autres choses à faire. Après une rapide toilette, il se dépêcha de rejoindre le réfectoire, car si on était dimanche, les repas eux, étaient toujours à heure fixe et il était déjà bien en retard.
Après le petit déjeuner, il s’installa à la bibliothèque pour finir son devoir de botanique, puis lu pour passer le temps en attendant que son oncle Sang-Ook appelle. C’était un rituel qui c’était formé et qui se répétait chaque année depuis dix. Quand il était plus jeune, avant qu’il n’entre à Akiwa, son père prenait une journée de congé entière pour se rendre avec sur la tombe se son épouse dans la matinée. Maintenant qu’il est à Akiwa, il sait que son père ne prend plus qu’une demi-journée pour se rendre sur la tombe avant de rentrer à la maison pour se plonger dans le travail pour oublier. Cependant, il ne manque jamais de lui envoyer une lettre pour « l’occasion », pour donner des nouvelles de la maison et en prendre de siennes. Son oncle, quant à lui, bien qu’il soit toujours occupé sur un site archéologique quelque part dans le monde, ne manque de l’appeler en ce jour. Il sait que le jumeau de sa mère déteste cette journée au moins autant que lui et qu’il avait un besoin irrépressible de parler d’elle.
Il fut tiré de ses pensées par son portable qui s’était mis à vibrer. Il rassembla ses affaires et quitta la bibliothèque. La voix enjouée de son oncle s’éleva dans le combiné dès qu’il eut décroché. Ils échangèrent quelques formalités, le temps pour Mookyûl de trouver un endroit calme où se poser pour discuter avec son oncle. Il finit par changer de sujet en lui demandant, « t’es où en ce moment ? », et ce fut le signal du départ pour un voyage vers un ailleurs merveilleux. Sang-Ook comme sa sœur est très doué avec les mots mais à contrario d’elle, il n’aimait pas écrire. Il préférait transmettre ses récits de vive voix. Alors comme à chaque fois, son oncle l’emmena au-delà du combiné, à travers les âges, sur les traces d’une civilisation perdue. Et quand le voyage prit fin, ils continuèrent à discuter de tout, de rien, mais surtout de sa mère, comme à chaque fois. Durant quelques instants, au travers des mots, ils avaient presque l’illusion qu’elle était à nouveau là, bien vivante, avec eux…
Quand il raccrocha, il se rendit compte qu’il était déjà presque l’heure du repas de midi et décida de rester où il était. Cela ne valait pas la peine qu’il ne s’embarque à commencer quoique ce soit à présent, alors il reprit la lecture de son bouquin là où il l’avait abandonnée un peu plus tôt.

Après avoir déjeuné, il remonta au quatrième étage, dans son dortoir pour déposer son devoir de botanique fini et pour récupérer les trois lettres qu’il avait reçu la veille, mais qu’il n’avait toujours pas lu. Il aurait le temps de le faire dans la chambre de Yong Hae. Ça aussi c’était devenu un rituel pour cette journée particulière. Yong était un des rares, même parmi son cercle d’ami, à savoir ce que représentait ce jour pour lui. Et depuis qu’il était devenu ami avec le Geobuk, il avait pris l’habitude de venir chaque année se réfugier dans la chambre qui servait aussi d’atelier à son meilleur ami. Il y retrouvait la sérénité en ce jour morose. L’odeur de peinture qui y régnait avait toujours un effet apaisant sur lui. Et bien sûr, la présence de son ami y était aussi pour beaucoup. C’est l’effet méduse comme il aime le dire.
Pourtant, aujourd’hui, il n’était pas sûr de trouver le calme qu’il recherchait à cause de ses récentes découvertes concernant le petit frère de Yong. Il allait falloir qu’il réussisse à soutirer quelques informations à son ami sur son frère, et ce, le plus subtilement possible. Hors, là allait être le vrai casse-tête. La difficulté n’est pas la subtilité en elle-même, Mookyûl sait être très subtil. Non, le problème est son « l’adversaire », pour plusieurs raisons : d’une part, dès le début de leur amitié, Yong à clairement signifié que le sujet de la famille était quelque chose qu’il préférait éviter. Et Mookyûl respecte son silence à ce sujet, comme il respecte le sien lors de « l’anniversaire » de la mort de sa mère. C’est un accord tacite entre les deux hommes, de ne pas parler famille d’un côté comme de l’autre. D’autre part, si Yong est une méduse, il est tout sauf idiot. Loin de là, il est très intelligent. Et compte tenu de tout ceci, si Mookyûl se mettait soudainement à questionner Yong sur sa famille et plus particulièrement son frère cadet, c’est un fait inéluctable qu’il tiquera. De plus, les deux jeunes hommes ne sont pas meilleurs amis pour rien. Le Geobuk sait pertinemment que Mookyûl ne fait jamais rien sans raison et ne lance jamais de paroles en l’air, et encore moins des questions sur un sujet qu’il sait délicat. Yong aura vite fait de se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond. Et donc, à moins d’avoir une excuse en béton pour le questionner subtilement sans éveiller ses soupçons, c’est tout à fait hors de question d’aborder le sujet. Sinon autant lui mettre directement un bâton de dynamite entre les mains, ce ne sera pas pire.
Il laissa ses élucubrations de côté alors qu’il achevait de lire le contenu de la lettre que lui avait envoyé un de ses oncles, un frère ainé de sa mère et de Sang-Ook, négociant d’art spécialisé dans la peinture, tout en se rendant chez son ami. Ce qu’il lisait lui arracha un sourire. A défaut de peut-être obtenir quelque réponses sur le cadet de Yong, il aurait au moins quelque chose d’intéressant à lui raconter.
Quand il arriva au dortoir des verts, il se dirigea la chambre que Yong occupait seul. Il frappa deux coups à la porte et celle-ci s’ouvrit sur son meilleur ami couvert de peinture. Alors qu’il pénétrait dans l’antre de la méduse, comme il l’appelait, il agita la lettre de son oncle sous le nez de Yong. Et il ne se fit pas prier pour répondre à l’interrogation de son ami.

« Mon oncle, celui qui est négociant d’art spécialisé dans la peinture, m’a envoyé une lettre. Il va organiser une exposition qui se déroulera durant nos prochaines vacances… » Jusque là, rien d’exceptionnel. « Elle sera centrée sur Su-eun. » Là, ça devenait déjà plus intéressant. Su-eun était un jeune artiste peintre très en vogue que lui et Yong appréciait beaucoup. « Et tu sais quel est le clou de cette exposition ? Hum ? L’artiste lui-même. Mon oncle a réussi par je ne sais quel miracle à non seulement inviter mais surtout à convaincre Su-eun d’être présent à l’exposition en tant qu’invité d’honneur… » En effet Su-eun ne se montrait jamais en public, et c’était là un véritable tour de maitre d’avoir réussi à convaincre l’artiste de se révéler. D’ailleurs, Mookyûl semblait à présent à comprendre au moins une des raisons qui poussait l’artiste à garder son identité secrète. « En fait, tu veux savoir le plus drôle dans toute ça ? Le “il” est un “elle”… Su-eun est une femme ! » Mookyûl ne pu s’empêcher de rire franchement face à la réaction de son ami. C’était compréhensible après tout, tout le monde pensait que Su-eun était un homme. « Enfin bref, tout ça pour dire, est-ce que ça te dirait d’y aller avec moi ? »

L’interlude Su-eun étant refermée, Yong retourna pleinement à sa peinture tandis que Mookyûl s’installa confortablement sur un des lits libres de la pièce qu’il était approprié. Il lu la lettre de son père tout en échangeant quelques paroles entrecoupées d’un silence confortable avec Yong. Quant il eut fini, Mookyûl s’intéressa à la dernière lettre. Elle venait de sa grand-mère maternelle. Il devait avouer qu’il était curieux, car elle ne lui avait jamais envoyé de lettre pour ce jour spécial auparavant. Et, autre détail qui lui fit froncer les sourcils, l’enveloppe semblait contenir quelque chose. Il la secoua brièvement pour confirmer ses impressions. Son manège sembla intriguer Yong qui lui jeta un rapide coup d’œil avant de retourner à sa peinture.
Pourtant le choc qu’eut Mookyûl en ouvrant l’enveloppe ne fut pas des moindres. Il eut un temps d’arrêt durant lequel il sembla hésiter sur la conduite à suivre. L’enveloppe contenait deux choses : un vieux pendentif et une courte note, extrait d’un poème. Il sortit d’abord la note qu’il lu :

« Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ? »
Alphonse de Lamartine – Le Lac
Ces quelques vers étaient lourd de sens et il sentit sa gorge se serrer. Il se laissa tomber en arrière sur le lit et sortit le pendentif de l’enveloppe. Il l’éleva pour l’observer. Il connaissait bien ce bijou et ce qu’il contenait : une vieille photo de sa mère et de son frère jumeaux quand ils étaient petits. Il ne quittait jamais sa grand-mère. Il ne sait combien de temps il resta la à regarder le pendentif se balancer doucement dans les airs, au bout de ses doigts. Ce qui le ramena à la réalité fut la voix de Yong qui le regardait avait un air franchement inquiet. Il avait même arrêté de peindre. Il ne lui répondit pas tout de suite et reporta quelques instant son attention sur le bijou avant de se redresser. Il força un sourire qu’il voulait rassurant avant de dire, « Ça va, ce n’est rien… » Mais ni l’un, ni l’autre n’était dupe de toute évidence. Alors il se leva abandonnant la note et le pendentif sur le lit, pour se diriger vers la fenêtre et s’y adosser, les yeux perdus dans le lointain. Sur le reflet du carreau froid il vit Yong se saisir de la note et du pendentif. Il y avait peu de chance qu’il comprenne le sens de ces vers pour lui, et il n’était pas de pouvoir échapper aux interrogations de son ami. Il laissa échapper un soupir avant de prendre la parole.

« Tu sais… il y a quelque chose que j’envie chez toi. Je suis un peu envieux de ton côté méduse. J’aimerais bien pouvoir être comme ça lors de journée comme celles-ci… » Il fit une pause et sembla réfléchir un instant avant de reprendre. « En fait, non, il y a deux choses que je t’envie… J’aurais bien aimé avoir un petit frère… ou une petite sœur moi aussi… Je sais que tes relations avec ta famille ne sont pas brillantes, mais…, il chercha ses mots avant de reprendre, Tu ne parles jamais de lui, mais, avec ton frère… tu t’entendais bien ? »

C’était mesquin. Horriblement mesquin. Yong, son meilleur ami, était très certainement en train de se faire du réel souci pour lui et lui, lui il ne trouvait rien de mieux que d’utiliser la situation à son avantage pour lui soutirer des informations sur son frère. Non, vraiment, c’est mesquin et petit de sa part. Il en est pleinement conscient, mais il voulait détourner l’attention de son ami de cette lettre par tous les moyens. Il n’avait vraiment pas envie d’en expliquer le sens à son meilleur ami pour le moment. Et ça ne l’enchantait pas plus que ça lui-même d’user de la particularité de ce jour pour parvenir à ses fins, mais il n’aurait probablement jamais plus une occasion pareille pour aborder le sujet sans éveiller les soupçons de Yong. Enfin, même si son ami se doutera qu’il tente de détourner le sujet de la lettre, il ne tiquera pas sur l’enchainement. Ses sentiments du moment n’étaient pas feints et il n’y avait aucun mensonge dans ses propos. Et puis comme on dit : un bien pour un mal. Tant pis, il ferait amande honorable plus tard…


Dernière édition par Lee Mookyûl le Mer 25 Jan - 18:44, édité 1 fois
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Ahn Yong Hae
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patronus : Une méduse. Si, c'est possible. Peut-être pas très flippant, mais original (comment ça, le but c'est de faire peur aux Détraqueurs ?).
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ma baguette : mesure 21cm, est moyennement flexible, possède un coeur de crin de licorne et est en bois de tilleul argenté. La baguette de tilleul argenté est très prisée pour sa beauté : comme son nom l'indique, elle est de couleur argent. cette baguette a la réputation d'avoir un don pour la légilimancie et la voyance, ce qui lui donne, de ce fait, un certain prestige. Possédant un coeur de crin de licorne, elle est très difficile à tourner au côté noir et sera très fidèle, son don pour ces deux arts mystérieux compensant son coeur un peu moins puissant.
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TO DO LIST :
Demander Mookyûl en mariage - parce qu'au fond, il n'y a que ça de vrai. Et qu'en plus, son oncle a systématiquement les meilleurs plans de la terre. Si ça, c'est pas une belle-famille potentielle en or...
Arriver à coincer Tara pour une séance de pose - soit, je suis au moins aussi peureux qu'elle de mon côté, mais le jour où je la chope, elle finira avec son haricot sur ma toile. Un point, c'est tout.
Enfin maîtriser 'Reparo' - parce que c'est bien sympa, le verre cassé sur le sol de la chambre, mais ça devient dangereux, là.
S'excuser auprès de Seo Ok - un jour. Peut-être. Mais pas demain, non, je le sens pas. Allez, on va se contenter de la surveiller de loin, ça fera tout aussi bien l'affaire.
Sécher les cours de Ryeo Won - on va éviter les situations gênantes pour tout le monde, hum ? C'était déjà suffisamment dur de passer à autre chose après son départ, hors de question de retomber dans le passé.
Essayer de passer plus de temps avec Heaven - sinon, la tension qu'il existe entre nous ne partira jamais totalement. En plus, il tourne beaucoup autour de ma padawan, ces derniers temps...
Ignorer Hyuk - c'est pas parce qu'il gravite en permanence autour de moi que je vais oublier l'ordure qu'il a aussi été avec Seo Ok, plus jeune. Sauf que lui n'a pas évolué, apparemment...
Enquiquiner Min Ji - non, vraiment, c'est beaucoup trop drôle de la voir se mettre dans tous ses états dès que je m'approche d'elle. Un vrai hérisson grincheux, cette gamine...


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MessageSujet: Re: Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance   Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance Icon_minitimeMar 17 Jan - 20:08

YONG&YUL~


Il est des matins miraculeux où le temps semble prendre des dimensions incommensurables, où une minute commence dans l’obscurité pour terminer à son zénith ; il est des réveils qui se font tôt, dans la quiétude de chambres vides où seul s’invite par la fenêtre un rayon égaré de coucher de lune, et des vies qui se trainent ainsi que des boulets d’hélium imperturbables des heures durant, jusqu’à l’Apparition tant espérée…

Yong Hae pencha sa tête vers la droite et, tout en jetant un rapide coup d’œil par la fenêtre de sa chambre, s’étira la nuque. Dehors, le soleil chauffait à blanc le givre qui avait imbibé la cour durant la nuit. En plissant des yeux, il distingua sur sa table de chevet une série de tirets rouges perpendiculaires lumineux – 09 :48. C’était toujours aussi surprenant de constater à quel point les chiffres défilaient rapidement sur l’écran de son réveil. Il n’avait pas encore petit déjeuné et ne comptait pas y aller ; il se demandait même s’il n’allait pas passer outre l’étape déjeuner plus tard dans la journée tant la perspective de sortir de sa chambre en cette matinée de janvier le rebutait. Il posa fébrilement le pinceau qu’il avait à la main sur le rebord de son chevalet et alla s’asseoir sur le lit encore défait par la courte nuit qu’il venait d’y passer. Distraitement, le jeune homme saisit le chiffon couvert d’huile qui trônait depuis maintenant deux bonnes semaines à côté de son oreiller et s’y essuya les mains. Il sentait bien ses paupières s’alourdir mais il n’osait pas prendre le luxe de retourner se glisser entre ses draps ; ç’aurait été risquer de ‘les’ voir revenir.
La nuit qui venait de se perdre avait été brève et agitée. Le Geobuk n’avait pas dû dormir en tout et pour tout plus de quatre heures – il était bien parvenu à trouver le sommeil, mais n’avait pas réussi, malgré toute sa bonne volonté, à le conserver. Des images, des flashs de sa famille, de son enfance, de son passé, de sa mère, de son père, de Seul Hae, de Joaquin, de Seo Ok, de tous ceux qu’il avait laissés sur le bord de la route qu’il s’était tracée, étaient venus le hanter avec une ardeur nouvelle. Yong s’était réveillé sur le coup de 4h30 du matin, en sueur, pris de quasi-spasmes et n’avait pas pu refermer l’œil depuis ; dès qu’il s’allongeait à nouveau, il revoyait dans les méandres de son cerveau amorphe se profiler les rires naïfs de Seul gamin, les cris aigus et délirants de Heaven et Joaquin adolescents, la voix timide de Seo Ok enfant… Et, s’enchainant avec un tempo parfaitement déchirant, le regard d’incompréhension effaré de son frère, celui, noir et condescendant, de Joaquin, les larmes de douleur et de honte de Seo Ok… Pour finir sur lui, seul entre tous ces gens, l’unique cause de leur désarroi et de leur haine.
Il était bien rare que ces souvenirs fantômes ne ressurgissent. Habituellement, ils demeuraient terrés et tus dans un recoin sombre de son esprit pendant que ses pensées voguaient au gré des petits courants quotidiens ; mais quelque chose ne tournait pas rond, depuis plusieurs heures. Une vague d'appréhension se déversa dans la tête du sorcier. Quelque chose allait se passer, il le pressentait. Bientôt viendrait l’heure où il ne pourrait plus continuer à foncer droit devant lui tant l’élastique de son Passé, cette corde attachée autour de sa taille, serait tendu. Yong Hae jeta un regard accablé vers la commode où il conservait ses précieuses bouteilles de scotch et de whisky ; non, pas à cette heure-ci, ce n’aurait pas été raisonnable. Pourtant, ce n’était pas l’envie d’y noyer ses fantômes qui lui manquait… Le jeune homme massa ses paupières de ses doigts tâchés de peinture sèche et expira un grand coup. Le vide, faire le vide. Il secoua sa tête une ultime fois, comme pour en déloger les démons qui avaient commencé à y élire domicile, puis se leva soudainement et revint se placer devant sa toile.
Plusieurs heures plus tard – midi passé selon le réveil pressé - Yong était toujours en train d’y travailler, immergé avec une joie non contenue dans son œuvre. Le degré de concentration qu’il mettait dans la réalisation de son tableau lui procurait ce sentiment indescriptible d’envol extatique qui clouait au sol tous ses tourments ; c’était vivant, c’était bon. Il s’était décidé sur un portrait quasi-fantomatique, à la composition chaotique, de toute sa famille réunie. C’était dans une jubilation presque perverse qu’il y apposait avec violence des touches violacées pour mieux détruire les visages de chacun, et ce fut tout juste s’il entendit les deux coups que l’on frappait à la porte de sa chambre.

Par automatisme, il s’arrêta dans sa lancée tandis qu’un sourire vint se placer sur son visage. Deux coups - Yul. Sans même prendre la peine de se passer un chiffon sur ses joues maculées de pigments, il alla déverrouiller la poignée pour se retrouver nez-à-nez avec une enveloppe que son meilleur ami lui brandissait. « … Bonjour à toi aussi. C’est quoi ? », s’enquit-il en faisant un signe du menton en direction de la lettre. « Mon oncle, celui qui est négociant d’art spécialisé dans la peinture, m’a envoyé une lettre. Il va organiser une exposition qui se déroulera durant nos prochaines vacances ». Yong dévorait à présent la missive des yeux. Les expositions que l’oncle de Yul organisait étaient systématiquement exceptionnelles, et apprendre l’ouverture d’une d'entre elles ne pouvait être qu’une bonne nouvelle. « Elle sera centrée sur Su-eun. » Le Geobuk, qui s’était avachi pour mieux décrypter la date d'envoi tamponnée sur l'enveloppe, se redressa aussitôt et plongea son regard dans celui de son camarade. Il avait bien entendu ? Su-eun, l’un des peintres contemporains qu’il respectait le plus ? Mais à quand remontait donc sa dernière rétrospective… ? Peu importait - le visage du jeune homme se fendit en un large sourire. « Tu rigoles ? LE Su-eun ? » « Et tu sais quel est le clou de cette exposition ? Hum ? L’artiste lui-même. Mon oncle a réussi par je ne sais quel miracle à non seulement inviter mais surtout à convaincre Su-eun d’être présent à l’exposition en tant qu’invité d’honneur… ». La tortue haussa un sourcil, dubitatif. « Tu es sûr ? Su-eun n’apparait jamais en public… » Si tel avait été le cas, Yong aurait à l’évidence déjà tout fait pour le rencontrer, n’aurait-ce été qu’une fois. Il dévisagea un instant son ami Muneo qui continuait de lui sourire avec assurance. Le jeune homme se mordit donc la joue et se contenta de hocher lentement la tête. Soit. Cette histoire lui semblait surprenante, mais pourquoi pas. De toute façon, l’important était l’exposition en tant que telle…
« En fait, tu veux savoir le plus drôle dans tout ça ? Le “il” est un “elle”… Su-eun est une femme ! » … Pardon ? Les pensées de Yong Hae se figèrent l’espace d’un centième de seconde. Au diable l’exposition - le talentueux Su-eun était une femme ? « Enfin bref, tout ça pour dire, est-ce que ça te dirait d’y aller avec moi ? » Le jeune homme contempla Yul d’un air presque ahuri ; c’était certes sympathique de sa part de lui poser la question, mais à quoi bon quand il connaissait déjà la réponse ? Il tapota de son index l’enveloppe de parchemin que son bleu préféré tenait encore devant lui et prit une expression des plus sérieuses. « Mon ami… », soupira-t-il, «…saranghae. Un peu, que ça me dirait ! Su-eun, une femme… Comment penses-tu qu’elle réagira lorsque je la demanderai en mariage en plein milieu du vernissage ? »

En riant presque, il invita tout naturellement le Muneo à entrer dans sa chambre et retourna s’adonner à son œuvre. Le Geobuk, pinceau à la main, reporta son attention sur son tableau, mais l’inspiration s’était échappée. C’est qu’elle était fugace, la maligne. Sans conviction, il ajouta quelques touches çà et là sans oser toucher à présent aux visages brouillés éparpillés sur la surface de la toile. C’était à la fois frustrant et soulageant ; le ‘moment’ était parti en emportant dans ses entrailles les fantômes qui étaient venus le visiter durant la nuit, mais cela se faisait aux dépends d’un travail qui était à présent condamné à demeurer inachevé… Enfin. Tant pis, ce n’était pas plus mal ainsi. Yong soupira et jeta un coup d’œil derrière lui. Yul s’était installé, comme à son habitude, sur un des trois lits vides du dortoir et ne lâchait pas les lettres qu’il avait amenées avec lui…
Mince, non. Un flash de réalisation cisailla l’esprit du peintre - le Geobuk refit rapidement le compte des jours qui s’étaient écoulés depuis le Nouvel An avant de pester intérieurement. Comment avait-il pu zapper ne serait-ce qu’une seconde ce qu’était aujourd’hui ? Quel piètre ami il faisait… Soit, il était mort de fatigue et soit, il avait eu matière à avoir l’esprit occupé toute la matinée ; mais cela n’excusait tout de même pas le fait d’oublier la date de l’anniversaire de décès – enfin, de disparition – de la mère de son meilleur ami. Son visage ne laissait rien transparaitre mais il s’en mordait les doigts intérieurement. Yong Hae ravala sa colère contre lui-même et échangea quelques paroles anodines avec Yul. De toute façon, son ami ne venait certainement pas le voir pour rabâcher ce jour funeste. S’il venait à le faire, il en discuterait évidemment volontiers avec lui mais, en attendant, ce qu’il pouvait et devait faire pour Yul se résumait à lui offrir un espace de quiétude et de calme, ainsi qu’une présence emplie de complicité et de confiance. C’était aussi naturel que d’inspirer une bouffée d’air – le silence chaleureux qui s’installait par intermittence entre eux deux en témoignait.

Le Muneo se mit à secouer l’une des enveloppes qu’il avait en main. Yong se retourna brièvement pour l’observer faire avant de reporter son attention à sa palette en souriant imperceptiblement ; c’était tellement Yul de devoir passer par l’étape analytique même pour ouvrir son courrier. Poids du contenu ? Vérifié. Forme, son, transparence ? Triple-vérifié. Le sorcier, tout en s’interrogeant dans un recoin de son esprit sur ce que renfermait la lettre que retournait son ami, remit un soupçon de carmin sur le pointe de son pinceau et l’approcha avec précaution de la toile avant de se raviser au dernier moment. Non, décidément, il n’y avait plus rien à faire. Et puis, impossible aujourd’hui de mobiliser toute sa concentration avec Yul dans le fond. En haussant les épaules, il s’apprêta à poser son matériel sur sa table de chevet lorsqu’il vit du coin de l’œil son camarade s’étendre sur le lit où il se trouvait. Mookyûl leva un bras au bout duquel il tenait un pendentif qui se mit à osciller doucement au-dessus de son visage. Yong fronça les sourcils et pivota pour lui faire face ; le Muneo semblait presque en transe, hypnotisé comme il l’était par le bijou qu’il contemplait. Une pointe d’inquiétude vint se frayer un passage dans le crâne du jeune homme. « Yul. Tout va bien ? »
Le jeune homme concerné ne répondit pas tout de suite, faisant monter encore d’un cran l’appréhension du Geobuk. Instinctivement, il savait que le pendentif avait été sorti de l’enveloppe que Yul avait soupesée plus tôt et qu’il avait une relation quelconque avec la mère de son meilleur ami – rien d’autre n’aurait pu l’envoyer dans un état semi-transcendantal aussi rapidement, a fortiori lors d’une journée comme celle-ci. Son camarade finit par sourire et articuler un « Ça va, ce n’est rien » qui lui valut un bref rire nerveux de la part du vert. Qu’il se mentît à lui-même pour se rassurer, cela passait encore. Mais il ne pouvait tout de même pas croire une seule seconde qu'il ferait avaler ça à Yong. Ce dernier choisit cependant de ne pas préciser à son ami ce dernier point – il devait bien le savoir sans qu’il n’ait à le lui dire, de toute façon – et s’avança simplement en direction du lit voisin. Yul choisit ce moment pour se redresser et quitter celui-ci au profit du rebord de la fenêtre, en y laissant – sans doute volontairement – le bijou fascinant.

Le Geobuk ne se fit pas prier pour s’emparer du pendentif ainsi que de la note manuscrite sur laquelle il reposait. Le collier contenait une petite photo jaunie de deux jeunes enfants, un garçon et une fille, qui fixaient tout sourire l’objectif de l’appareil. Yong Hae se retint de demander l’identité des deux gamins, et lut plutôt les lignes rédigées à la plume sur le parchemin attenant.

« Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ? »
Alphonse de Lamartine – Le Lac
Ces quelques vers eurent le don de jeter un trouble sur Yong Hae. Il pouvait en partie discerner d’où la réaction de Yul venait ; nostalgie, souvenir du passé, désir quasi-viscéral de replonger la tête la première dans un temps aujourd’hui disparu… Envie, enfin, de retrouver ne serait-ce qu’une poignée de secondes l’étreinte maternelle, à coup sûr. Sauf qu’une petite voix dans un recoin sombre de son esprit venait mettre le jeune artiste mal à l’aise. Il y avait l’interprétation pour Yul. Et il y avait l’interprétation pour lui. Les vers de Lamartine, si beaux étaient-ils, firent naître en lui une vague nausée qu’il tenta aussitôt de réprimer. Ils étaient une exhortation, une injonction, une accusation cherchant à tout prix à le convaincre du bien du passé, de la nécessité de la nostalgie… Quel passé, et quelle nostalgie ? Était-ce à ce point étrange qu’il ne ressentît le besoin ni de l’un, ni de l’autre ? La voix étouffée de Yul le sortit de ses pensées asphyxiantes. « Tu sais… il y a quelque chose que j’envie chez toi. Je suis un peu envieux de ton côté méduse. J’aimerais bien pouvoir être comme ça lors de journée comme celles-ci… »

La tortue lâcha le parchemin au-dessus du matelas nu, le regarda s’y poser avec la légèreté d’un boulet d’hélium et reporta son attention à son meilleur ami, un sourire en coin. Il n’avait pas honte de dire des imbécilités pareilles ? « Tsss. Tu ne serais plus Yul si tu devenais toi aussi une méduse. Ça, c’est mon copyright et je t’interdis d’y toucher. » Yong Hae n’était qu’à demi-sérieux en disant cela. A vrai dire, si être une méduse convenait à son caractère, il pouvait trouver au moins autant d’inconvénients que de qualités objectives à la chose – et les inconvénients en particulier auraient risqué d’être un réel poids pour quelqu’un comme Yul. Non, être une méduse ne lui convenait décidément pas. « En fait, non, il y a deux choses que je t’envie… J’aurais bien aimé avoir un petit frère… ou une petite sœur moi aussi… Je sais que tes relations avec ta famille ne sont pas brillantes, mais… » Le sourire du Geobuk se figea, et il fronça les sourcils à la mention de « sa famille ». Il pouvait comprendre que l’anniversaire de la disparition de sa mère immerge Mookyûl dans une nostalgie certaine de sa propre famille, mais de là à y impliquer les Ahn… Son ami savait à quel point ils étaient un sujet tabou dans toute discussion avec Yong ; les deux garçons n’avaient même pas dû en parler plus d’une demi-douzaine de fois en six années qu’ils se connaissaient. Mookyûl profita du silence gêné du vert pour continuer sur sa lancée. « Tu ne parles jamais de lui, mais, avec ton frère… tu t’entendais bien ? »
Le jeune artiste sentit ses iris tenter d’échapper au regard curieux du Muneo. Il déglutit difficilement, passa sa langue sur ses lèvres et sa main dans les cheveux, visiblement décontenancé par la direction qu’avait prise leur conversation. « Je… » … ne veux pas répondre à ta question, pouce, joker – cela aurait été l’attitude qu’il n’aurait pas hésité à avoir en temps normal mais… Aujourd’hui n’était précisément pas un temps normal. « Écoute, je… » Dilemme. Il ne voulait pas refuser de répondre à une question intime posée par son meilleur ami, en particulier lorsque ce dernier n'allait visiblement pas bien, mais ç’aurait été outrepasser les limites qu’il s’était lui-même fixées… Il le sentait cogner contre la paroi de son crâne, ce cran d’arrêt qui faisait partie intégrante de ses pensées. En fermant les yeux et en secouant la tête, il parvint à marmonner un vague « Je ne sais pas. ».
C’était maintenant à son tour de s’asseoir sur le matelas nu du lit vide. Seul Hae. Les images de la nuit passée, dont il pensait avoir été déserté, réapparurent à nouveau, presque plus nettes qu’auparavant. Il revoyait un Seul Hae hilare graviter autour de lui alors qu’ils avaient respectivement 10 et 6 ans; il se remémorait un autre Seul Hae, plus âgé, couvert de boue, qui fulminait contre lui, Heaven et Joaquin… Le Geobuk soupira et secoua avec dépit sa tête. « On était juste différents, j’imagine. Je veux dire, nous nous disputions, nous jouions et nous rigolions, comme tous les frères de la Terre… » Il fit une pause, cherchant les mots justes pour arriver à articuler la suite. « Je n’ai jamais été pareil. Et je ne lui ai jamais dit. » L’aurait-il compris, de toute manière ? Comment est-ce qu’un gamin naïf d’une dizaine d’année, moulé à la perfection selon la recette famiale, aurait-il pu comprendre ? « J’imagine que l’on peut dire que je ne me suis jamais entendu avec lui. Ce n’était pas que nous nous entendions mal… Nous ne nous entendions pas. Pas de communication, pas de compréhension, rien, avec lui comme avec tous les autres… » Yong Hae rit avec amertume puis déglutit à nouveau avec difficulté. Son regard s’égara dans chaque recoin de la pièce avant de revenir se plonger dans les yeux attentifs de Mookyûl. « Yul – désolé, je n’ai vraiment pas envie de mettre de barrières entre nous – encore moins aujourd’hui que les autres jours – mais… » Le ton de sa voix laissait deviner le mélange de crispation et d’affliction qui était en train d’être porté à ébullition en lui. « Si on pouvait éviter de parler d’eux, ça m’irait tout aussi bien. »

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Lee Mookyûl
Lee Mookyûl
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wizard's spellbook :
Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance 23lfbes
FICHE LIENS
♦ Convaincre Yong de s'excuser auprès de Seo Ok
▬ C'est pas gagné, mais on va pas baisser les bras.
♦ Éviter une rencontre aussi malencontreuse que désastreuse entre les frères Ahn
▬ Ça... Ça devrait aller...Peut-être... Je pense... J'espère...
♦ Éviter les situations awkward avec Ji Eun
▬ C'est déjà assez compliqué comme ça, alors on va éviter que ça parte en live
♦ Ne pas laisser de distance s'installer avec Mae, sinon c'est foutu
▬ Plus facile à dire qu'à faire, notre relation est en train de s'effriter à vitesse grand V, et tout ça à cause de ce type. Ça me rend fou, mais je veux pas non plus la perdre.
♦ Rester calme avec Hyuk, surtout ne pas perdre son sang froid
▬ C'est pas gagné, surtout en ce moment avec Mae. Et ça s'appelait un jour mon ami. Des conneries.
♦ Ne pas céder et aller voir Lucy pour oublier mes problèmes entre ses bras
▬ C'est vraiment, vraiment tentant, s'envoyer en l'air et oublier tout le reste pendant quelques instants sans se poser de questions... Mais en même temps ce serait vraiment moche pour Mae, je sais pas si ma conscience me le pardonnerait.
♦ Découvrir se qui se trame vraiment entre les jumeaux Choi
▬ Parce que même si j'adore jouer les futurs fiancés avec Min Ah et malmener un peu la fierté de Min Hyeok, j'aimerais bien avoir le fin mot de cette histoire.
♦ Ne pas se mettre à fumer
▬ C'est pas gagné... A force de voir les gens autour de moi fumer et de voir mes problèmes s'accumuler, ça commence à devenir tentant pour passer mes nerfs...


Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance _
MessageSujet: Re: Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance   Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance Icon_minitimeMer 25 Jan - 20:59

C’était amusant. Très amusant. Voir le visage de son ami changer d’expression au fur et à mesure qu’il dévoilait les informations les plus croustillantes de l’exposition à venir, était, sommes toute, des plus amusant. Et à franchement parler, il ne s’en lasserait jamais. « Tu rigoles ? LE Su-eun ? » Il y eut d’abord la surprise, évidente, quant à l’annonce du thème de l’exposition. Surprise, à laquelle succéda un certain scepticisme incrédule, un brin méfiant, quand Mookyûl lui annonça que l’artiste lui-même serait le clou de l’exposition. « Tu es sûr ? Su-eun n’apparait jamais en public… » Mookyûl ne prit pas la peine de répondre directement à son ami. Face au regard assuré, accompagné d’un sourcil élégamment aussi en guise d’amusement, les doutes de Yong ne firent visiblement pas le poids, puisque le jeune homme finit par acquiescer lentement. Signe qu’il voulait bien croire ce que lui disait son camarade Muneo. Vint ensuite, le moment le plus drôle. Celui où il annonça à Yong que Su-eun était une femme. Il pouvait presque voir le train des pensées de son ami s’arrêter brutalement. Et il ne put s’empêcher de rire en voyant la pause que fit le Geobuk. Il se délecta franchement de sa surprise. Oh, bien sûr, il aurait pu ne rien dire et attendre que Yong ne se retrouve nez-à-nez avec une artiste tout féminine alors qu’il la pensait mâle. Ce qu’il aurait fait en temps normal. Sa réaction aurait certainement été hilarante à souhait, il n’y avait pas à dire, mais… Là, maintenant, il avait besoin de se détendre. Alors il s’était secrètement octroyé ce petit plaisir au détriment d’un plus grand amusement. Et puis au moins, Yong ne pourrait lui en vouloir de ne lui avoir rien dit, de ne l’avoir aucunement prévenu et préparé à cette rencontre inévitable avec cette artiste qu’il appréciait tant. Oui, s’il n’avait pipé mot alors qu’il savait, son ami aurait sûrement boudé un peu, juste un peu, pour la forme. Et quand il demanda au vert si ça lui dirait de l’accompagner à l’exposition, d’une question qui aurait presque pu paraître innocente et sincère si l’amusement n’y perçait pas clairement, l’expression à la fois incrédule et ahurie de son ami ne fit qu’élargir son sourire. Yong devait clairement se demandé s’il ne se paierait pas un peu de sa tête, juste sur les bords. Et à franchement parler, il n’aurait pas tout à fait tort. Ils savaient l’un comme l’autre que Mookyûl ne pouvait pas vraiment poser cette question sérieusement. C’était une question tout ce qu’il y avait de plus rhétorique et joueur. Jeu auquel Yong se prêta, quand il tapota l’enveloppe du bout de l’index, en prenant un air des plus sérieux et solennel qu’il pouvait. « Mon ami… », commença le vert avec un ton presque dramatique, «…saranghae. Un peu, que ça me dirait ! Su-eun, une femme… Comment penses-tu qu’elle réagira lorsque je la demanderai en mariage en plein milieu du vernissage ? » Mookyûl sentit son sourire s’agrandir davantage. C’était tout lui ça. Un Yong sans la peinture et les femmes, n’était plus Yong. Il se laissa aller à rire à nouveau avant de prendre la parole. « Et bien tu vois, j’aimerais te dire que vous vous marierez, vivrez encore et encore de longues et heureuses années jusqu’à la fin de vos jours, mais… Tu me vois au regret de devoir casser tes illusions, car tu risques plus d’entendre quelque chose du genre : “Désolée, mais Kim David-nim, m’a déjà fait cette proposition”… Parce qu’entre nous, tu connais aussi bien que moi la réputation de mon oncle quant aux femmes. Alors crois-moi, si il a réussi à inviter la très secrète Su-eun à son exposition, ce n’est certainement pas en lui ventant la beauté de la tapisserie de son salon, si tu vois où je veux en venir… » En effet, son oncle était peut-être un grand négociant d’art reconnu, mais ce qui faisait sa célébrité, était davantage ses nombreuses aventures avec la gente féminine qui s’étalaient souvent sur les pages de quelque magazine de la presse à scandale. Le quinquagénaire raffiné et à la mode, plaisait encore et toujours. D’ailleurs il ne se gênait pas pour le faire et savoir et surtout, pour en user et en abuser. Il avait en effet, en l’espace de dix ans, été marié pas moins de douze fois, et on ne compte plus toutes les aventures qui se sont succédées. Toujours avec des femmes élégantes et raffinées. Des mannequins, des actrices, des chanteuses, des artistes en tout genre ou de riches veuves. Que des femmes, pas de jeunes femmes ou de jeunes filles. C’était les femmes mûres qui fascinaient son oncle. D’ailleurs, ce détail le faisait toujours fait rire depuis sa rencontre avec Yong, car il ne pouvait s’empêcher de comparer son ami avec son oncle. Ils sont similaires sur bien des points, bien que sont oncle aie un goût prononcé pour le “m’as-tu vu”. Quoi qu’il en soit, comme il venait de le faire remarquer à Yong, si Su-eun avait consentit à faire partie de l’exposition, son oncle avait du user de méthodes qui n’avaient pas dû déplaire à au peintre. Pour peu que l’artiste fût à son goût, Mookyûl ne doutait pas un seul instant que son oncle n’avait pas perdu une seconde pour lui la cour comme un paon. Et à vrai dire, rares étaient celles qui refusaient ses avances. Il obtenait à peu près tout de la gente féminine au charme. Un terrible Don Juan qui s’intéressait à une femme aussi vite qu’il s’en lassait. Il passait d’une femme à une autre comme un amant volage. C’était peut-être là sont plus grand défaut. « Tu sais Yong, je suis sûr de te l’avoir déjà dit au moins une fois, mais à chaque fois que je pense à mon oncle, je ne peux pas m’empêcher de vous comparer. Vous vous ressemblez pas mal niveau caractère… Bon d’accord mon oncle est un tantinet plus flashy, mais d’une manière générale quand je me projette dans le futur, je ne peux m’empêcher de penser que, d’ici quelques dizaines d’années, tu finiras comme lui. Peut-être avec les mariages en moins, mais enfin, tu as compris l’idée… », acheva-t-il avec un air goguenard. Visiblement cette constatation amusa tout autant Yong puisque ce dernier rit, tout en s’effaçant pour le laisser entrer.

Cette dans cette ambiance bonne enfant entrecoupée de silence que plusieurs moments tranquilles s’écoulèrent, jusqu’à ce qu’il prenne en main la lettre que lui avait envoyé sa grand-mère. Une fois passée la surprise de son contenu, il n’avait pu empêcher la nostalgie et un certain malaise de l’envahir, ses pensées l’entrainant loin hors du temps et de l’espace. Sa gêne avait dût apparaître de manière plutôt évidente puisqu’il avait même réussi à inquiéter Yong au point qu’il s’interrompe dans sa peinture. « Yul. Tout va bien ? » Le ton inquiet de son ami finit par le faire revenir à la réalité. Quand il répondit finalement à l’interrogation, il ne put formuler qu’un faible mensonge à mi-mot qu’il savait, ne convaincrait personne et encore moins Yong. D’ailleurs l’expression de son ami, ainsi que le rire nerveux qui s’échappa de sa gorge, en disait long sur sa manière de penser, mais il préféra ne pas relever, ne pas tenter de prétendre davantage. Il se leva alors que Yong s’approchait du lit voisin, abandonnant sciemment le pendentif et la lettre sur le lit vide pour aller se réfugier à la fenêtre de la chambre. Il savait que son ami ne perdrait pas un instant pour s’emparer des deux objets coupables du malaise de son ami. Yong savait parfaitement qu’il pouvait regarder. Si tel n’avait pas été le cas, Mookyûl n’aurait jamais laissé la lettre et le pendentif à portée de son ami. De toute façon, il préférait que le Geobuk tente de rassembler les pièces du puzzle par lui-même pour commencer. Il n’avait pas envie de se lancer dans quelques explications pour l’instant. Il était encore trop remué par ce présent de sa grand-mère pour être sûr de pouvoir en parler sans sentir sa voix trembler. Alors il profita que Yong inspecta le médaillon pour se calmer. Il observait son ami à travers le reflet de la vitre buée. Il sentit son interrogation quant à la photo qu’il y découvrit, mais les lèvres du vert restèrent closes. Il ravala ses questions et pour ça, Mookyûl lui en était reconnaissant. Le souvenir de sa mère ne lui était jamais facile. Il posa ensuite son regard sur le tableau que peignait jusqu’à il y a quelques instants encore son ami. Il sentit ses sourcils se froncer imperceptiblement et reporta son attention sur ce dernier qui était en train de lire les quelques vers de Lamartine que lui avait fait parvenir sa grand-mère. Il ne put cependant déchiffrer son expression car en cet instant le visage de son ami c’était imperceptiblement fermé. Il pouvait aisément comprendre que ces quelques vers lui faisaient autant d’effet qu’à lui, mais pas de la même manière. Il savait que leur signification pour lui et pour Yong était différente. Il se décida alors à briser le silence qu’il commençait à sentir devenir pesant.
La réponse de Yong sitôt qu’il eut dit qu’il lui enviait son côté méduse, ne se fit pas attendre. « Tsss. Tu ne serais plus Yul si tu devenais toi aussi une méduse. Ça, c’est mon copyright et je t’interdis d’y toucher. », lui lança-t-il avec un sourire en coin, reportant son attention sur lui, abandonnant de ce fait à nouveau la lettre sur le lit. L’humour de Yong avait toujours le dont de lui remonter le moral, alors il se laissa aller à sourire lui aussi, laissant même un petit ricanement lui échapper. « Ah vraiment, si tu n’existait pas Yong, il faudrait t’inventer toi et ton humour de méduse… » Il laissa à nouveau brièvement son regard trainer sur le tableau de Yong avant de détourner le regard et de reporter son attention sur la fenêtre et l’extérieur qui s’étendait derrière les carreaux. C’était en voyant la peinture que lui était venue cette idée… La chance d’une opportunité qu’il n’aurait certainement plus. C’était sournois, mesquin, méprisable et bas au plus haut point. Il en était parfaitement conscient. User de la particularité de ce jour et de leur amitié pour acculer Yong, l’empêcher de lui échapper et le forcer à répondre à des questions auxquelles il ne préférait pas penser, le répugnait. Mais il ne pensait guère avoir d’autres choix. Yong savait que Yul ne parlait jamais famille avec lui, alors il lui aurait fallu une raison en béton pour réussir à l’embobiner et le faire répondre. Hors, il doutait fortement qu’en temps normal Yong accepte de lui répondre et ne se doute de quelque chose. D’ailleurs, sitôt qu’il évoqua le mot “famille”, il sentit Yong se figer et son sourire se faner. Il ne put s’empêcher de se sentir coupable et retint tant bien que mal une grimace. Il s’en voulait inévitablement d’aborder sciemment un sujet qu’il savait douloureux pour son meilleur ami, même s’il se promettait de faire amende honorable plus tard.
Quand il lui posa la question fatidique, il sentit Yong se dérober à son regard. Et, s’il le pouvait, le vert se déroberait à lui tout court. Il l’entendit déglutir nerveusement. « Je… », commença-t-il visiblement mal à l’aise alors que Mookyûl dardait sur lui un regard inquisiteur qui ne lui laissait aucun répit, aucun échappatoire. « Écoute, je… », tenta-t-il à nouveau, son malaise semblant s’accentuer de minute en minute. Il pouvait sentir toute l’envie que son ami avait de lui dire qu’il ne voulait pas en parler, qu’il voulait échapper à ses questions, mais il ne devait pas lui en laisser l’opportunité. Le regard du Muneo ne scia pas devant le profond mal être de son camarade qui cherchait visiblement la meilleure solution pour se sortir de ce pétrin. La meilleure marche à suivre, celle qui ne décevrait pas Mookyûl et qui ne porterait pas atteinte à sa bonne conscience. Le bleu le savait parfaitement bien. Tout comme il savait que si il laissait la moindre ouverture à son ami, celui-ci n’hésiterait pas pour s’y engouffrer et fuir la conversation. Yong finit par s’avouer vaincu et marmonna un vague « Je ne sais pas. », en secouant la tête, faisant visiblement un effort colossal pour articuler ces quelques mots. Mookyûl regarda son ami s’asseoir sur le lit d’un air las. Il sembla se perdre dans ses souvenirs durant quelques instants avant de prendre la parole. « On était juste différents, j’imagine. Je veux dire, nous nous disputions, nous jouions et nous rigolions, comme tous les frères de la Terre… » Ah, bon au moins ils ne se détestaient pas. Et de prime abord leur relation ne semblait pas avoir été si mauvaise par le passé. « Je n’ai jamais été pareil. Et je ne lui ai jamais dit. » Mookyûl se sentit hausser un sourcil, mais ne dit rien. Apparemment, ce n’était pas si simple que ça. Enfin, il s’en doutait, parce que sinon, Seul Hae ne lancerait pas ces regards incendiaires à son frère. Mais il avait du mal à comprendre : si Seul Hae et Yong avait autrefois une relation plutôt correcte notamment parce qu’il avait pris soin de taire sa différence à son frère, comment est-ce que… Ah ! Non, d’accord… Il avait compris. C’était une bête histoire d’incompréhension. « J’imagine que l’on peut dire que je ne me suis jamais entendu avec lui. Ce n’était pas que nous nous entendions mal… Nous ne nous entendions pas. Pas de communication, pas de compréhension, rien, avec lui comme avec tous les autres… » Non, ce n’était pas qu’il ne s’entendait pas avec lui. C’est juste qu’ils étaient passés l’un à côté de l’autre sans que jamais leurs chemins ne se croisent, et que les méandres de l’incompréhension avaient fait qu’ils puissent s’atteindre. Parce que pour peu que Seul Hae eut apprécié son frère quand celui-ci tentait encore de rentrer dans un moule qui n’était pas fait pour lui, le cadet avait du se sentir trahie en découvrant la véritable nature de son frère et d’autant plus quand celui-ci partit. Et par la suite, Yong étant Yong, il avait préféré se détourner et fuir ses problèmes. C’est un peu triste, mais aussi un peu attendrissant. Il sentit le regard de Yong se plonger dans le siens en une supplique muette. « Yul – désolé, je n’ai vraiment pas envie de mettre de barrières entre nous – encore moins aujourd’hui que les autres jours – mais… » Mookyûl soutint son regard qui s’était adoucit et sentit un sourire indulgent lui monter aux lèvres quand il entendit les dernières paroles de son ami. « Si on pouvait éviter de parler d’eux, ça m’irait tout aussi bien. » Il se décolla de la fenêtre pour s’approcher de Yong. Il passa une main amicale dans les cheveux de son ami pour l’embêter, sachant pertinemment qu’il avait horreur de ça. Il avait obtenu plus qu'il ne l'espérait, alors il allait le laisser tranquille pour le moment. [color=#3573B5]« C’est vrai, tu as raison. Désolé. Ma nostalgie n’aurait pas du faire remonter des souvenir douloureux pour toi. » Il se dirigea ensuite vers la commode où il savait que Yong gardait ses bouteilles avant de reprendre la parole. « Je t’ai assez torturé pour aujourd’hui alors n’en parlons plus… Je peux ? », demanda-t-il au passage en extrayant une bouteille de scotch de la commode. Après avoir reçu l’assentiment de Yong, il se saisit de deux verres propres qui se trouvaient non loin, s’assit sur le lit voisin à celui où Yong se trouvait, et leur servit à boire. « Rien de tel que du scotch pour noyer ses problèmes ! », lança-t-il avec amusement.
Il but une gorgée de son verre avant de laisser son regard se perdre à nouveau au-dehors. Il se mordit la lèvre avant de plonger son regard dans le liquide ambré. Il fit tourner son verre entre ses mains avant de reprendre la parole. « Tu dois te demander pourquoi j’ai subitement abordé le sujet de la famille avec toi, pas vrai ?, commença-t-il pour attirer l’attention de son ami, Et bien… mon oncle, celui qui est archéologue, le jumeau de ma mère, il… va se marier… » Il ne mentait pas, son oncle le lui avait annoncé à la fin de leur appel téléphonique. Cela lui avait fait un choc. Il ne s’y entendait pas. Comme il ne s’était pas attendu à la lettre de sa grand-mère. « Apparemment elle est russe, vélane et archéologue. A croire que dans la famille du côté de sa mère, les hommes avait un penchant pour les vélanes. Il y avait déjà mon autre oncle, le père de Serafina qui en a épousé une… » Il avala une nouvelle gorgée de son verre avant de poser brièvement le regard sur son ami qui l’écoutait, attendant visiblement la suite. « Il… Il m’a demandé d’être son témoin… Le mariage aura lieu en Grèce cet été… Ca… me fait bizarre. Comment dire… Depuis la mort de ma mère, il n’y a pas vraiment au de mouvement, de changement au sein de la famille. C’est le premier grand évènement en dix ans… Ca plus la lettre de ma grand-mère… J’ai l’impression que… que monde qui s’était figé il y a dix ans, est en train de reprendre vie… Je ne dis pas que c’est une mauvaise chose. Je suis content pour mon oncle, c’est juste que… » Il s’interrompit à nouveau, son regard se posant un peu partout dans la pièce, semblant chercher un soutient pour l’aider à formuler ses pensées. « Je ne suis pas sûr d’apprécier ces changements. J’ai l’impression que si les rouages du temps venaient à se remettre à tourner, alors… le souvenir de ma mère finira balayé, emporté par le vent de l’oubli. J’avoue que ça me fais peur. Peur de voir mes propres souvenirs s’estomper avec le temps et de ne plus me rappeler d’elle comme je me souviens d’elle maintenant. Et aussi, j’ai peur de voir mon père se remarier parce que je sais que pour la première fois, je ne pourrais vraiment pas accepter une personne qui n’aura strictement rien fait de mal, si ce n’est épouser mon père. Ma famille est pourtant variée, mais… je sais que je ne pourrais voir cette personne que comme une étrangère qui n’a pas sa place dans la famille. Je ne pourrais juste pas accepter qu’une inconnue vienne prendre la place de ma mère et la remplacer… » Il passa une main dans ses cheveux en laissant échapper un petit rire amer. Il contempla son verre quelques instant avant de le porter à ses lèvres et d’avaler le reste de son contenu cul sec. Il plongea ensuite son regard dans celui de Yong avec un petit sourire affligé. « C’est puéril, n’est-ce pas ? » Il soupira en détournant à nouveau le regard. « Désolé, je sais que tu n’aimes pas parler famille, mais… j’ai juste… besoin d’en parler. Et je ne vois pas à qui d’autre je pourrais déballer ça…, il fit une pause en esquissant un petit sourire en regardant à nouveau Yong, surtout que tu sembles avoir passé une mauvaise nuit toi aussi… » En guise de réponse à l’interrogation de son ami, désigna du menton le tableau à présent abandonné un peu plus loin. « Charmant tableau », commenta-t-il en guise d’explication, démontrant une fois de plus qu’il voyait à travers Yong comme un livre ouvert. Il le sentit grimacer, alors qu’il contemplait le fond de son verre vide. Il se saisit à nouveau de la bouteille pour se resservir. Il se leva ensuite et examina le tableau de plus près avant de reprendre la parole, perdu dans sa contemplation de la toile. « Tu sais, ce n’est pas en les étalant sur la toile que tu vas exorciser ces démons », dit-il en pointant un doigt accusateur sur son ami. Il revint ensuite s’asseoir en sentant que Yong allait tenter de se dérober face à ce nouveau tournant que prenait la discussion. « Yong, fit-il avec sérieux, je sais que tu n’as pas envie d’entendre ce que j’ai à te dire, mais tu devrais savoir mieux que personne que je ne te le dis pas pour m’amuser. Je ne voudrais pas remettre le clou avec ton frère mais, en omettant le fait que tes parents ne soient apparemment pas fan d’Akiwa, ton frère pourrait très bien être ici à l’heure actuelle. Je ne connais pas votre écart d’âge exact, mais il pourrait être ici en admettant. Et que ferais-tu alors ? Le fuirais-tu comme tu fuis Seo ? Yong ! Regarde-moi quand je te parle. », lui intima-t-il fermement. Il le darda du regard un moment avant de reprendre. « Qu'as-tu fait de ta vie et de ta liberté ? Crois-tu donc qu'on oublie autant qu'on le souhaite ? Crois-tu qu'en te cherchant tu te retrouveras ? La Muse dit ces paroles dans La nuit d’août d’Alfred de Musset. Et, elles s’appliquent très bien à toi. Je sais que ça t’effraie d’affronter ton passé, mais tu devrais savoir que tu ne pourras jamais t’en défaire et que plus tu le repousse, plus il te reviendra en pleine figure, plus fort et plus lourd qu’avant. » Il s’interrompit à nouveau avant de reprendre. ]« La Muse dans ce même livre qui aussi que le cœur a beau mentir, la blessure est au fond. Tu n’arriveras jamais à aller de l’avant tant que tu continueras d’éprouver tant de regrets et de remords. »
Il fit une nouvelle pause et pris une profonde inspiration avant de reprendre à nouveau. « Il n'existe point en ce monde, ni dans l'air, au milieu de l'océan, ni dans les profondeurs des montagnes, d'endroit où l'on puisse se débarrasser du mal qu'on a fait. Mais même si les gens à qui tu as causé du tort ne te pardonnent pas, tu devrais au moins t’excuser auprès d’eux et être honnête pour une fois avec ce que tu ressens vraiment. Au moins tu auras fait le premier pas et rien qu’en faisant ça, ta conscience sera moins lourde, dit-il en désignant le tableau des plus explicites quant aux états d’âme de son ami. Je pense que tu devrais t’excuser auprès de Seo et mettre les choses à plat avec ta famille. Bon d’accord peut-être pas ta famille, mais au moins avec ton frère. D’après ce que tu me dis, tu ne le déteste pas et il devait t’apprécier jusqu’à un certain point lui aussi. Il a du prendre ton départ précipité pour une trahison ou un abandon. » Il se leva pour s’approcher de Yong et se mit à sa hauteur. « Yong, t’es un mec adorable, t’es peut-être con par moment, mais tu reste mon meilleur ami. Alors mon rôle à moi, c’est de rester à tes côtés quoi qu’il arrive et t’empêcher de faire des conneries que tu ne ferais que regretter par la suite. Alors écoute moi sur ce coup-là, prend ton courage à deux mains et secoues-toi. Prend toi en main, okay ? » Acheva-t-il plus doucement en cherchant le regard de son ami.
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