Journée totalement pâle, comme il en avait eu des centaines auparavant. Rien d’exceptionnel, un lever en fanfare avec la radio coréenne qu'il détestait visiblement - il faudrait penser à réparer ton réveil darling, un petit déjeuner sucré fait de tartines et de lait chaud, à l’occidentale, un dimanche bien ennuyeux à mourir qui avait finit de le convaincre que les habitudes quotidienne n’étaient pas son truc. Et c'est là qu'il regrettait d'aller travailler. Il n’avait pas une méthode de travail adaptée, bien trop insuffisante aux yeux de son patron parfois. Les autres s’en fichaient, car ils étaient plus nuls ou sans jugement sur le patron, d’autres trouvaient ça nul de la part de l'homme qui leur faisait parfois des caprices immondes, et d’autres encore regardaient Jun Ha avec un regard soit supérieur, soit amusé, ils le savaient parfaitement que jamais il ne réussirait à les dépasser. Bien qu’il soit le fils du grand pâtissier numéro un de corée, ils pensent qu'il ne brillera pas spécialement par ses résultats actuels. L’heure du petit déjeuné s’était terminée, et il parti prendre une bonne douche froide, laissant un goût amer dans la bouche prendre place. Au fond, il n’avait pas besoin de tout ça… Non, lui, il avait autre chose, quelque chose de beaucoup plus important que tous ces trucs chiants de pâtisserie à la con ! Lui il aime la danse & la musique quoi !

Oui, lui, il avait la danse. Et c’était à ses yeux bien plus inestimable que tout leur savoir ou leur compétences. Bon, c’est sûr qu'il ne voulait pas terminer sa vie en étant un véritable âne, il faisait des efforts à l'école, pourtant le plus souvent tout finissait par tomber à l’eau, tout sauf la danse & la musique. C’est pour ces raisons qu’en commençant cette journée pénible et fade, sa seule de répit sans le stress habituel que lui mettait sur les épaules son paternel, il fonça dans la salle de danse. En entrant dans la pièce, il jeta sa veste et son sac de rechange sur une chaise placée non loin de la porte et alla en sautillant vers la radio autour de laquelle étaient entassés quatre piles de CD en tout genre. Il en prit quelques uns, observa les titres qu’ils contenaient puis en choisit un et le mis en place dans l’appareil. Un petit CLIC sur lecture et la musique commença à se diffuser dans chaque recoins de la salle. Il partit se changer dans un minuscule local qui ressemblait plus à un placard à balais qu’à un vestiaire, mais qui lui suffisait amplement. Sa tenue de danse, composée d’un large t-shirt tigré, d’un jogging ample gris, et des chaussures montantes, pas une tenue très à la mode mais ce n’était pas très important, personne ne viendrait le regarder. Il alla ouvrir la fenêtre (c’est au rez-de-chaussée), remit la musique au début puis se mis enfin à l’œuvre. Tout d’abord avec un tempo lent, prenant le temps d'apprécier la musique, des gestes plutôt amples et gracieux, un deux trois quatre cinq, un deux trois quatre cinq, et cela pendant quarante bonnes secondes, ensuite un silence, une pause, avant que tout ne reprennent avec un rythme rapide. Le grand brun enchaînait les pas, les figures, pied droit, gauche, retour en arrière, sol, appuis, main gauche, en fait, il connaissait la chorégraphie par cœur, il avait travaillé sur celle-là pendant des semaines déjà.

La musique allait se terminer quand tout à coup, il entendit un « boum bada boum ». Il s’arrêta, se retourna et quelle ne fut pas sa surprise en apercevant, planté sur ses quatre pattes, un chat tout de gris rayé qui le regardait avec ses deux pupilles jaunes d’un air rusé. Sa tête reflétait tout son étonnement et son incompréhension, il resta bloquée ainsi pendant un certain temps, comme si il attendait que le chat lui parle et lui dise un truc du genre : « Chalut ! Cha va ? », ce qui ne risquait évidemment pas d’arriver. Évidemment. Par contre, ce qu’il se passa fut que le chat, le laissant à son observation, alla renifler le sac ouvert du cher sud-coréen, mit son nez à l’intérieur et ressortit sa petite tête avec entre ses dents une tranche de pain d’épice qui constituait un des péché mignon de Jun Ha... Il avait toujours un pain d'épice sur lui, gourmand. Éberlué devant ce spectacle, ce dernière mis un temps à réagir. Mais voyant son goûter en danger, il se reprit. Pas question qu'on touche à son pain d'épice ! Même un si mignon petit chat ! Avançant doucement, il tendit une main vers le félin.

« Yaah... Petit petit… Viens par ici… »

Malheureusement pour lui le « petit » n’approcha pas, bien au contraire, il détala aussi vite qu’il le put hors de la salle, la sucrerie toujours en bouche. Ou plutôt en gueule dans ce cas là. Le coréen, un peu surpris mais surtout un brin furieux, sentit son sang faire un tour. Il lui avait fallu marcher toute la rue principale, chose qu'il n'aimait pas faire en vu de la foule impressionnante qui s'y trouvait, il fallait aussi aller dans la plus célèbre boulangerie qu'il connaisse mais aussi la plus chère du quartier pour pouvoir acheter ce pain occidental ce matin ! Il ne pouvait pas lui voler comme ça, même si c’était un chat ! Ah ça non ! Pas après tout le mal qu'il a enduré pour l'avoir !

N’écoutant plus que son ventre, il se mit à la poursuite de l’animal. Une ombre passa près de lui, il allait sortit hors du bâtiment ! Et il se remit à courir, toujours en tenue de danse, suivant comme il le pouvait son goûter. Ils firent un tour dans tout l'établissement, puis il sorti finalement par une fenêtre, chemin qu'il suivi à son tour, puis foncèrent en trombe dans le parc. Ça devait être comique pour ceux qui les voyaient, mais Jun Ha s’en fichait, justement ça rendait sa journée un peu meilleure. Mais soudain le pire arriva, une personne se trouva sur leur chemin. Bien entendu le chat sauta l’obstacle parfaitement, mais le jeune coréen, il n’en fit pas autant. Plutôt, il trébucha en avant, et atterrit finalement, à quatre patte au dessus de cette pauvre personne, laissant échapper son pain d’épice et le chat voleur… Non, mais on aura tout vu !