"Akiwa. Acronyme pour Atlantis’s Koreojapanese International Witchcraft Academy. Oui, j’ai bien dit Atlantis. Pourquoi la ville n’a jamais été retrouvée après tant d’années de recherches et de spéculations intensives ? Tout simplement parce qu’elle est invisible à ceux qui ne doivent pas la voir. Vous me direz : mais pourquoi créer une école de magie située au fond de l’océan ? Je vous répondrai : parce que c’est totalement indétectable."

Akiwa. Un acronyme si simple qui, pourtant, restait accroché aux lèvres des plus simples habitants. L’école de magie faisait encore parler, oui. Et ce n’était désormais pas suite à sa renommée internationale, non. Certes, sa grandeur n’était plus à prouver. Les meilleurs étudiants y graduaient, trouvaient des postes hauts placés au sein de la hiérarchie magique. Les cinq maisons accueillaient un nombre record d’étudiants depuis quelques années et pouvait franchement se vanter d’avoir l’opportunité de garder une stabilité hors du commun. Jusqu’à hier. Je dois dire que la panique fut le premier sentiment qui submergea la population et qui ramena les vestiges de ce nom aux lèvres des gens. Je ne peux m’en plaindre puisque je suis tombé dans le même bassin que tous les autres.

En première page d’un grand quotidien sorcier se trouvait un immense tas de pierres d’où s’en échappaient quelques volutes de fumée. Le chaos était franchement présent, tout comme la tristesse apportée par le décès d’un être cher. Ce jour là, le monde sorcier fut confronté à une perte inégalée; le directeur de l’académie, le très vénérable Yu Song Hee, laissa la mort refermer sa prise sur lui, l’emportant ainsi dans les décombres du château. Voilà que tout espoir futur s’envolait, suivant le long chemin que parcourrait cette dite fumée. On présuma une attaque. Un attentat visant à anéantir l’un des sorciers les plus puissants dont le ministère pouvait profiter. L’un des plus compétents pour enseigner toutes les complexités de ce qu’est la magie à la génération future. Nous dûmes envoyer nos élèves ailleurs. Impossible de les héberger plus longtemps dans ce qui n’était maintenant plus qu’un tas de rocailles. Des projets de reconstructions furent lancés. Mais les résultats tardèrent à arriver.

Des bourses. Voilà le petit « pot-de-vin » que le ministère de la magie trouva à offrir aux parents des élèves. Des bourses pour pouvoir les envoyer ailleurs, pour qu’ils puissent continuer à parfaire leur éducation dans un pays ainsi qu’une école qui n’étaient pas les leurs. Pour d’autres, ce fut les professeurs à la maison. Aux semaines, aux deux semaines. Juste assez souvent pour maintenant un niveau de scolarité assidu et non-relâché. Combien de temps? Aucune réelle idée. Les mois filaient, les promesses s’accumulaient. Les déceptions s’empilaient. Aucune nouvelle d’Akiwa. Ni de rien, en fait. Silence radio. Plus de nouvelle, aucun avancement. Essayer de trouver des alternatives? Il faut dire qu’envoyer son enfant étudier en Italie n’était pas la meilleure solution – ni celle qui était la moins chère. Et elle arriva comme un cheveux sur la soupe. La grande Yu Jin Ah. Qui annonça la grande réouverture de l’établissement ainsi que l’achèvement de ses rénovations.

J’ai encore un pincement au cœur en vous voyant tous revenir. En voyant à quel point ma maison à changée – d’ailleurs, ma porte me manque… De voir à quel point certains d’entre vous ont changés en si peu de temps. Et de voir à quel point les choses ne fonctionnent plus de la même façon. Peut-être l’avez-vous remarquez… Mme la directrice, fille de notre bien-aimé ancien directeur, est un peu plus… Conservatrice, si l’on peut dire. J’espère tout de même que l’adaptation se fera à merveille et que les nouveaux locaux vous plairont! Et oui mademoiselle, je retourne arracher la mauvaise herbe entre les dalles de l’allée menant aux serres…