La cigarette au bout des doigts, le regard quelque peu ailleurs, Suk Jin était en train d’inhaler la fumée nocive que dégageait cette douce drogue remplie de nicotine, qui semblait apporter un certain réconfort, bien être à l’homme qu’il était. Il faut dire que la soirée qui l’attendait était résolument similaire à tant d’autres qu’il avait prit l’habitude de vivre depuis plus de 4 ans. Et dire que cela faisait quatre années qu’il faisait ce travail, qu’il donnait son corps et ses lèvres à des femmes et des hommes qui étaient prêt à payer des cents et des miles pour s’approprier durant l’espace de quelques heures, chaque partie de son être. En disant cela, ce n’était pas comme s’il s’en plaignait, à vrai dire on pouvait même dire qu’il y trouver son compte. Ce n’était pas parce qu’il avait eu le couteau sous la gorge qu’il avait prit la décision de se lancer dans cette carrière, non c’était un choix prit purement de sa part car il ne voulait plus trimer dans la vie. Il en avait eu marre de cette vie de pauvre, de ce quotidien qui faisait qu’il n’était nullement capable d’être certain de pouvoir manger en faim de mois, si ce n’est un repas qui se trouvait être seulement constitué d’un morceau de pain sec. Nul personne ne pouvait songer à quel point la vie d’un orphelin pouvait être dure. Malgré qu’ils avaient un toit sur la tête, il n’en restait pas moins qu’ils étaient pour la plupart maigres, faible physiquement mais fort robuste face aux maladies. Seuls des êtres ayant connus la misère comme eux pouvait pleinement apprécier les bienfaits d’une simple couverture, d’un bol de soupe chaude ou d’un cadeau à un premier prix. Tous ceci constitués généralement un luxe que les organisations ne pouvait nullement offrir à la horde d’enfants qu’ils recueillaient en leur sein. Bien sur penser qu’il avait été malheureux là bas était un mensonge car lorsqu’on a connu cela toute sa vie, on se contente seulement d’apprécier les choses à leur juste valeur sans ressentir le moindre manque. Lorsqu’on était riche, la vie n’avait point la même saveur, lui-même le découvrait peu à peu.
En vendant son corps, en étant assez populaire pour être l’hôte numéro un de son club, il avait désormais un très bon compte en banque qui ferait sans aucun doute rêver d’envie la plupart de ses anciens frères et sœur de cœur de l’orphelinat. Il ne fallait point mentir sur ce fait, tout orphelin qui n’avait nullement eu la chance d’être adopté, désirait qu’une chose devenir riche et ce par tous les moyens. Lui aussi avait souhaité d’une vie bien meilleure à celle qu’il avait actuellement, seulement la vie n’était pas aussi agréable, les êtres humains non plus n’étaient point aussi aimables qu’on pouvait l’imaginer. Pleins de patrons s’enrichissaient sur le dos de leurs salariés en leur donnant des salaires minables qui permettaient pas toujours de vivre décemment. Au tout début, il avait tenté d’être en mesure de survivre par cette voie, de faire comme monsieur ou madame tout le monde. Il avait voulu être digne, d’être en mesure de ne point avoir honte de son travail mais la réalité de la vie s’était fait cruellement sentir. Il en avait eu sa claque de bosser, de trimer comme un malade pour être en mesure de se loger, de se vêtir et d’acheter ce qu’il avait besoin pour Akiwa ou sa survie, sans être en mesure d’y parvenir véritablement. Il avait donc accepté l’offre d’un patron de maison de passe qui lui avait énumérer tous les avantages de son travail. Il bossait quand il voulait, il établissait les prix qu’il voulait, et faisait ce qu’il désirait tout simplement. En échange, il devait seulement lui remettre un pourcentage de ses recettes qui était très raisonnable étant donné les sommes monstres qu’on pouvait avoir lorsqu’on avait de très bons clients, très riches de préférence.
Soyons honnête sur ce point : homme et femme se battaient les faveurs du jeune homme lorsqu’il se rendait au club. Il n’était même pas rare qu’une bagarre éclate entre elles, se volant dans les plumes pour se croient plus importantes à ses yeux que l’autre. Si seulement elles pouvaient savoir à quel point il les méprisait. Elles, toutes ses femmes riches, mariées ou célibataires qui cherchaient que la luxure et une certaine liberté en se payant ses faveurs. Il leur vendait du rêve, se plaisait être l’homme à l’image de ce qu’elles attendaient : sauvage pour certaines, autoritaire pour d’autres ou tout simplement passionnés. Il était tous ses hommes à la fois et comme il était libre d’accepter ou de refuser toute cliente qui se présentait à lui, elles étaient aussi douces que des agneaux, réclamant ses faveurs comme s’il était une denrée rare, inestimable. Ce qui n’était résolument point le cas, seulement il avait toujours tendance à faire monter les enchères, faire jouer la concurrence de chacune, y trouvant même un certain plaisir malsain dans ce jeu. Il était toujours sidéré et amusé de voir à quel point celle-ci était prête à s’accaparer sa personne pour qu’il n’aille nullement se mouvoir dans le corps d’une autre. C’en était tellement risible qu’il ne pu s’empêcher d’afficher un rictus amusé alors qu’il écrasait sa cigarette sur le sol avant d’entrer dans la dite pièce où sa cliente lui avait demandé de la rejoindre.
« A plus tard Fudôtuku, fais pas cette tête. » Lança-t-il doucement à son aigle impérial qui ne le quittait point alors qu’il lui caressait doucement la tête pour lui dire au revoir. Celle-ci car il s’agissait d’une femelle n’hésita nullement à lui répondre dans un son strident alors qu’elle lui pinçait le pouce qui était passé près de son bec. Un signe purement évidant qu’elle n’appréciait nullement son activité.
Il fronça alors un sourcil mécontent en venant porter son pouce à ses lèvres pour en sucer le sang, colorant ainsi ses lèvres d’une couleur un peu plus vive. Il ne dit mot à la réaction de son animal de compagnie et c’est dans un regard dur qu’il pénétra dans la dite pièce. La trouvant aisément, il se rendit jusqu’à elle, sentant le regard quelque peu intéressé par certaines demoiselles qui semblaient particulièrement le trouver à leur gout habillé ainsi. Vêtu d’un jean noir usé et ultra moulant qu’il avait assorti à un t-shirt blanc et une veste longue de couleur sombre, il était tout particulièrement attirant et sexy. Il avait adopté un style négligé mais fort classe qui faisait nettement ressortir son côté austère et dominateur. C’est donc avec nonchalance qu’il se laissa choir à côté de la dite demoiselle, une yunikon terriblement fille à papa qui ne semblait pas être en mesure de se trouver un mec qui serait susceptible de répondre à ses exigences, ce qu’il ne doutait nullement. Après plusieurs rendez vous avec elle, il avait parfaitement cernée la demoiselle qui désirait un mec froid et viril dans son comportement mais également soumis à ses caprices et ses désirs. Autant dire qu’elle aurait du mal à en trouver un.
« Tu es si sexy ce soir… tu sais ? » lui susurra sensuellement cette dernière du bout des lèvres au creux de son oreille, rentrant pleinement dans le vif du sujet. Affichant un rictus plus ou moins amusé mais froid, il se contenta seulement de la regarder du quoi de l’œil alors qu’il sentait ses lèvres venir se poser sur sa mâchoire pour la baiser tandis que ses doigts se mouvait sur ses cuisses les flattant.
« Je vois que tu ne perds pas de temps ce soir, ma belle. » murmura-t-il en simple réponse alors qu’il prenait entre ses doigts, un verre d’alcool fort qu’il porta à ses lèvres pour s’en désaltérer sans réellement se préoccuper de sa cliente qui cherchait désespérément à obtenir son attention.
« J’y peux rien si tu me rends dingue… j’ai tellement envie de revivre cette nuit dans tes bras… j’ai enfin reçu mon argent de poche… » Continua-t-elle de murmurer au creux de son oreille, certaine ainsi d’avoir sa pleine attention.
Chose qui ne manqua nullement de se produire puisqu’il relâcha de ses lèvres le verre qu’il posa de nouveau sur la table pour la regarder. C’est à ce même moment qu’il remarqua l’entrée d’une jeune femme de sa connaissance. Bien que n’étant nullement son amie, elle faisait partie de ses personnes qui étaient proches de sa personne sans pour autant l’être véritablement. D’elle, il connaissait la moindre parcelle de sa part, avait vent de toutes les zones érogènes de son corps, avait déjà senti la chaleur enivrante de son souffle saccadée lorsqu’elle était tout proche de l’orgasme. Seulement, elle n’était point sa cliente, ni son amie, si ce n’est le fait d’être son amante, celle avec qui il prenait plaisir de coucher en dehors de son travail car elle était résolument belle à ses yeux et l’attirer. Cependant cette entrée ne changea nullement son comportement vis-à-vis de sa cliente de la soirée, ne l’étonna même pas et il la considéra avec autant d’indifférence que n’importe quelle femme. Étant que simple sex-friend l’un pour l’autre, il n’avait nullement aucune gêne à ce qu’il flirte ou qu’elle flirte avec un autre sous ses yeux. A vrai dire, cela lui importait peu même, ce n’était qu’une femme parmi tant d’autres, un passe temps non ? Du moins c’est ainsi qu’il voyait ses relations sexuelles et soyons honnête sur un point, l’amour n’était point fait pour lui ! Amoureux, sans aucun doute qu’il l’avait été une fois, du moins l’avait-il cru mais cette dernière l’avait bafoué dans tout son être, depuis, il concédait à aucune femme une quelconque importance dans son cœur, si ce n’est quelques unes qu’il respectait vraiment et chérissait sans en aucun cas les désirer. Ainsi, il ne prêta nullement attention à l’arrivée de son amante secrète alors qu’il sentait les doigts de sa compagne venait flatter ses cuisses tandis que l’autre se glissait sous le tissu de sa veste pour venir caresser son torse, le faisant ainsi sourire de façon plus amusé, quoiqu’un peu méprisant.
« Très bonne nouvelle, ma beauté… je serais enchanté de te refaire découvrir ce plaisir au creux de mes bras. » Susurra-t-il doucement alors qu’il sentait les lèvres de cette dernière se mouvoir enfin sur sa nuque pour la baiser avec envie.
Il se contenta alors seulement d’afficher un rictus amusé et méprisant sur ses lèvres lorsqu’il remarqua que telle une furie, Keila, qu’était le prénom de son amante, arrivait à sa hauteur. Il n’eut nullement le temps de réagir qu’il sentit cette dernière attraper violement par les cheveux sa licorne de cliente pour la tirer en arrière, l’obligeant à rompre tout contact avec elle. Tout d’abord surprit, il ne pu s’empêcher d’afficher un air désintéressé lorsqu’elle lui fit ce qu’il sembla penser une scène de ménage. Voila pourquoi il haïssait mêler sa vie personnelle et professionnelle. Seulement la réaction de la yongwang l’irrita quelque peu puisqu’ils avaient conclu un contrat qu’entre eux deux, c’était seulement pour le sexe et qu’il n’y aurait jamais une attache, ce qui lui allait totalement, n’étant pas réellement sur de supporter quotidiennement le caractère assez furie et désagréable de cette dernière. Au moins quand ils étaient au lit, ils faisaient ce qu’ils devaient faire et tous les deux était content, point à la ligne. Face aux remarques de son amante, il ne dit mot, n’afficha aucune expression de gêne ou d’énervement devant tous les regards qui s’étaient tournés vers eux. Résolument que sous peu, il y aurait une rumeur qui circuleraient sur leur compte, ce qui risquait de porter un tort à ses affaires et soyons honnêtes sur ce point, ça, ça lui plaisait carrément pas.
Énervé mais suffisamment maitre de lui-même, il se laissa guider lorsque celle-ci prit l’initiative de le tirer avec elle hors de la pièce. Fort heureusement que c’était elle qui avait initié la chose sinon sans aucun doute possible qu’il l’aurait fait et soyons d’accord sur ce point, il n’aurait pas été doux avec elle. Il se laissa donc trainer dans les couloirs et escalier tout en tâchant de calmer sa fureur, ce qui n’était point une chose évidente. Sans aucun doute qu’il aurait eu sa baguette entre ses doigts, celle-ci se serait sentie bien nerveuse, prête à lancer n’importe quel sort pour venir apaiser l’esprit quelque peu énervé de son propriétaire. Autant dire que les sorts qui auraient pu s’extirpaient de sa baguette n’auraient point été ceux des plus élémentaires et doux… C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent rapidement dans ce qu’il cru reconnaitre comme l’ancien entrepôt. L’endroit était pitoyable avec ses étagères bancales et pleines de poussières. A tout instant, le reste des anciennes fioles que contenait ce dernier risquaient de glisser et exploser sur le sol. Malgré l’état délabré des lieux, il supposa que ça serait le lieu où il commettrait son premier meurtre, crime, qui sait !
« Un « peu » ? J’espère que tu plaisantes ma chère… » S’empressa-t-il de répondre dans une voix grave et dur alors qu’il entendait derrière la porte le cri strident de son aigle qui comme toujours ne le quittait pas d’une semelle.
Oui, il avait beau tenté de maitriser sa colère, il ne pouvait nier qu’il avait envie de l’étriper tout simplement. Seulement il devait se calmer alors il s’intima à inspirer profondément alors qu’il glissait ses mains dans ses poches pour en retirer une cigarette qu’il vint placer au coin de ses lèvres. Ses mains tremblaient d’énervement alors qu’il l’écoutait lui dire que c’était de sa faute. Elle lui demandait pourquoi il était allé fricoter avec une autre sous son nez, qu’ils avaient été clairs à ce sujet pourtant ? Ah bon ? Première nouvelle qu’il en avait. Il inspira alors une longue et libératrice bouffée de fumée alors qu’il lui lançait un regard noir limite un peu cruel du au désintérêt total qu’il avait présentement à son sujet. Il se contenta alors seulement d’expirer paisiblement la fumée qu’il venait d’inspirer dans ses poumons, glissant sa langue sur le coin de ses lèvres alors qu’elle finissait sa crise totalement pathétique.
« Je rêve ou t’es en train de me demander des comptes ? Il me semble pourtant qu’on était clair sur ce point quand on a commencé à coucher ensemble. Entre nous, y’a que du sexe, rien de plus… alors la prochaine fois épargne moi tes crises de jalousie…. C’est très mauvais pour mon business ! » Lâcha-t-il sèchement alors qu’il prenait des pauses pour venir prendre entre ses lèvres sa cigarette qu’il tenait du bout des doigts toujours aussi tremblant.
Sur ces mots, il fit tomber sa cigarette à ses pieds, l’écrasant de la pointe de sa botte avant de replonger son regard dans le sien en tendant cette main redevenu normale. La nicotine semblait avoir remplie son effet tranquillisant et c’est dans un ton toujours austère qu’il ajouta.
« Donne-moi 400 galions alors. C’est ce que tu viens de me faire perdre ce soir, j’espère que tu as des économies. T’as de la chance je t’épargne les dommages et intérêts du préjudice que va occasionner ta crise actuelle. J’espère que tu es fière de toi, ma belle… » Son ton avait était froid, limite glacial et cruel. Son regard se faisait dur et il n’était nullement disposé à la laisser s’en sortir cette fois ci avec ses caprices. Il espérait vraiment qu’elle avait autant d’économie sinon il avait devoir se faire payer en nature et il n’avait nullement l’intention d’être clément, si jamais celle-ci voulait la jouer grande gueule.
TENUE : 01.