Laissez-moi manger tranquillement ! | PV. Kang Ha Na ♥

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De jolis sourires, des regards en coin aguicheurs, des mains traînantes par-ci par-là, le quotidien d'Hana se résumait aujourd'hui à ça, et ça devenait franchement lassant. Mais elle avait beau avoir une réputation de catin, avoir un comportement de catin, se faire passer pour une catin même, elle ne l'était pas réellement. Reprenant des termes shakespeariens, on pourrait qualifier Hana d'esprit torturé, rongé par la solitude, mais aussi la peur de disparaître de la mémoire des gens. Toujours se faire voir des autres, enchaîner connerie sur connerie, coucher avec qui passe, mais au moins, en fin de compte, tout le monde savait qui elle était, et ça, ça comptait plus que tout. L'amour propre ? Hana ne connaissait plus, elle ne se détestait pas, ne s'adorait pas non plus, elle s'en fichait à dire vrai, tant que les autres ressentent quelque chose en la voyant. L'adolescente n'est pas une mauvaise personne, elle n'a jamais voulu faire de mal à une mouche par pur plaisir, mais plutôt par défense, pour éviter d'endosser les responsabilités de ses mauvais actes. Hana était comme ça, faite d’égoïsme, de connerie, de mauvais sens, mais aussi d'un bon fond.

Pour ces raisons, elle se baladait presque toujours seule dans les couloirs d'Akiwa. Quelques fois, elle était escortée d'un jeune homme avec qui elle avait passé la soirée, d'autre avec une de ses camarades qui en voulait à la brune. Mais aujourd'hui ne faisait pas exception, et la solitude était sa seule compagne. Quelques bousculades dans les couloirs, comme toujours, et à chaque fois, aucun pardon ne sortait des lèvres d'Hana, ou des personnes autour, pour Hana c'était les autres qui étaient en tort d'être sur son chemin, pour les élèves, c'était « la chienne de service ne sait pas marcher à force de... ». C'était tous les jours comme ça, mais ça ne touchait plus Hana, elle avait « choisi » d'être ainsi, elle n'avait qu'à s'en prendre à elle-même. Mais le sourire qu'affichait le joli visage de l'étudiante ne la quittait presque jamais, allez savoir pourquoi, elle avait beau être mauvaise aux yeux des autres, elle restait chaleureuse, douce et surtout, gentille. On lui avait enseigné les bonnes mœurs, la politesse elle connaissait, sauf pour les « pardon. », en deux-trois ans, les élèves d'Akiwa ne l'avaient sûrement jamais entendu prononcé ce mot si simple. Ils étaient habitués à ne plus l'entendre dire cela, et à force, un sourire suffisait à les réconforter, du moins pour une minorité des personnes qu'elle côtoyait.

Les aiguilles des horloges de l'école affichaient toutes qu'il était midi, l'heure du déjeuner. Tous les jeunes sorciers se pressaient en masse vers le réfectoire, Hana n'était pas pressée, elle marchait lentement, toujours en arpentant les couloirs fraîchement nettoyés, elle observait toutes les personnes qui passaient, étrangement, aujourd'hui elle était presque invisible, et encore plus curieux, ça ne la dérangeait pas. Peut-être qu'elle se lassait d'être l'un des plats les plus intéressant du menu des commérages, ou peut-être pas aussi. Finalement, elle avait commencé à suivre la grande masse qui menait à la cafétéria, elle mangerait sûrement encore très peu comme toujours, mais au moins, elle n'aura plus à supporter les quelques regards accusations que certains daignaient lui adresser. Puis au pire, elle pourrait toujours piquer un som' sur la table en tentant d'ignorer le brouhaha qui provoquait d'ordinaire des migraines intenable chez elle, ou bien croiser une personne sympathique dans le lot. Mais les chances que la seconde option soit valide frôlait le négatif.

Comme presque toujours, Hana n'avait prit qu'une pomme et un peu de pain, elle mangeait toujours en petite quantité, pas qu'elle se trouvait énorme au point de faire un régime draconien, mais la nourriture proposée la rebutait toujours. Elle la trouvait ragoûtante, immangeable, elle avait déjà donné deux fois depuis son premier pas à l'école des sorciers, et pas moyen, elle détestait ça. Depuis, elle se contentait toujours que des fruits, presque toujours une pomme, d'un peu de pain et d'eau quand elle avait une petite soif. Et ça s'arrêtait là. Avant, on s'inquiétait pour elle de la voir maigrir à cette vitesse et à ce point, avec le temps, certains espéraient qu'elle crèverait de faim un beau matin dans sa chambre. Bien sûr, elle pourrait s'alimenter seule, se faire des sandwichs ou autre, mais elle cuisinait tellement mal que même son lezard apprivoisé n'en voudrait pas, c'était pour ça que quelques fois, elle laissait les autres lui cuisiner quelque chose, mais c'était rare étant donné le fait que plus personne ne souhaite réellement lui confectionner quoique ce soit.

Hana avait franchit les longues queues qui se présentaient face à elle à grandes enjambées, les nouveaux venus rouspétaient de son égoïsme tandis que les anciens la laissaient faire sachant que ce n'était pas quelques paroles qui allaient l'arrêter. De temps en temps, elle lançait des « De quoi je me mêle abruti ? » aux plus résistants, qui en général, se la fermaient immédiatement. Elle impressionnait par son élégance – elle avait beau être dite comme une « pute » par certains, il n’empêchait qu'elle puait la classe et ça, personne n'oserait le remettre en cause –, mais aussi par sa taille et sa cambrure.

Hana balaya donc la salle du regard sa pomme dans une main, et son bout de pain de mie dans la bouche, remarquant rapidement qu'une des tables se trouvant dans les abysses de la cafétéria était presque libre. Seules trois personnes s'y étaient posées, il y avait donc encore trois places de libre, trois places qu'elle se réserva pour elle-même. Elle n'y réfléchit pas deux fois, et fonça tête-baissée pour éviter qu'on la remarque à travers le flux de sorciers qui prenaient place ou justement, s'en allaient, et c'était avec un énorme sourire espiègle et des yeux qui pétillaient qu'elle s'assit en face de son ami d'enfance en ne faisant guère attention au « joli » couple à leurs côtés. Et de sa voix la plus suave, elle demanda. :

« – Je t'ai manqué mon tout beau ? »

« Je t'ai manqué mon tout beau ? »

Qu'est-ce que tu me veux Ha Na ? ... Puis tu n'as presque rien pris, alors tu n'as qu'a te servir. Il y a de la nourriture pour deux sur mon plateau.

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Hana ne supportait réellement pas les cafétérias, bibliothèques ou autre endroit où les sorciers se trouvaient être en grande masse. Elle avait comme la sensation que soit quelque chose clochait avec sa robe, soit elle avait un bout de salade coincé entre les dents soit, ils sont vraiment cons et n'ont qu'à la reluquer comme occupation les trois quarts du temps. À force, elle se demandait ce qui pouvait tant fasciner les autres sur sa personne, le fait qu'elle ait une réputation plutôt importante, de traînée qui plus est, alors qu'elle n'était même pas sortie de l’adolescence ? Sûrement, dans tous les cas, ils feraient mieux de tous se trouver une bonne excuse et de nouveaux centre d’intérêts que de mater son décolleté, quand elle en a un du moins. Certains seraient flattés, bien sûr, sauf qu'au bout de deux ans comme ça, parce que sa première année avait été nickel au passage, c'est lassant. Franchement, elle ne se souvenait même plus comment elle vivait avant, ça en devenait ridicule. Voilà le mot, ridicule. Fort heureusement, il y avait des personnes normales, qu'Hana avait appris à apprécier, comme Xiao Yue, bien que depuis quelques mois, c'était limite l'océan atlantique qui s'était fait un nid douillet entre eux. Et elle était bien décidé à revenir au galop vers lui, et ce, même s'il résisterait. Elle savait parfaitement bien pourquoi il la fuyait, et ça ne lui convenait pas, c'était pas assez pour foutre des années de belle relation. Il l'aimait ? Ah, c'est cela, ça avait dû lui passer depuis le temps. Il était une merde pour ses parents et en avait honte ? Et alors ? On s'en cogne sérieusement, la sirène l'appréciait comme il était, con, merdeux, branleur, ou pas.

C'était pour cette bonne raison qu'elle lui aurait bien sauté dessus en le voyant au loin dans le réfectoire, certes il fallait qu'elle garde son calme, qu'elle baisse la tête et se fasse discrète, mais elle avait aussi envie d'être la plus bruyante possible pour qu'il la remarque. Ainsi, elle s'était retrouvée en face de lui, dans le fin fond de la salle à manger, avec deux ventouses collées l'une à l'autre à leurs côtés et une jolie pomme dans les mains. L'aura plutôt glaciale qui émanait de son ami d'enfance l'avait tout au début perturbé, bien que pas autant que la présence de la rouge qui semblait faire défaillir tout en entier Xiao Yue. La belle ne put retenir un petit rire plutôt discret, ça avait un côté plutôt mignon, bien qu'elle était convaincue que dans l'esprit du jeune homme ne se trouvait rien de bien mignon. Le temps d'un instant, le regard perdu de son camarade l'avait renvoyé quelques années en arrière, et le souvenir éphémère des deux gosses jouant ensemble ne faisait que renforcer son sourire.

« – Tu veux que je foute quoi avec ce truc ?

Hana devait l'avouer, le sachet de sel qu'il venait de lui balancer la laissait plutôt perplexe. C'était quoi au juste ? Une sorte de cadeau de bienvenue personnel ? Bof. Un « tu m'as manqué ! » camouflé par ce geste presque agressif ? Elle aurait préféré ça à choisir, mais il était plutôt clair qu'il ne s'agissait pas de ça. Ça avait plutôt l'air d'un geste pas trop calculé, fait sur le moment pour éviter toute conversation, mais elle ne s'avouerait pas vaincue pour si peu. Et même e regard glacial qu'il venait de lui envoyer ne saurait la faire lâcher prise. Il voulait jouer à ce jeu là ? Très bien. Il devrait savoir depuis le temps, qu'elle gagnait toujours. « Qu'est-ce que tu me veux Ha Na ? » Qu'est ce qu'elle lui voulait à son humble avis ? Hein, franchement ?! Il fallait tout leur expliquer ou bien ils étaient naturellement cons les mecs ? C'est inné chez eux, j'imagine.

– Rien. Faux. J'ai plus le droit de venir voir un vieil ami ?

Instinctivement, elle se mit à grattouiller la table avec ses ongles longs, c'était ça, soit elle l'étranglait sur place. De quel droit il osait lui parler comme ça ? Franchement, elle aurait bien rit à ce moment là, mais l'heure n'était pas à la rigolade. Elle ne le comprenait vraiment plus. Mais que la partie continue s'il le voulait.

– Puis tu n'as presque rien pris, alors tu n'as qu'a te servir. Il y a de la nourriture pour deux sur mon plateau.

L'odeur simple lui donnait la nausée, comment faisaient les élèves pour bouffer ce truc là ? Hana grimaça et déclina simplement l'offre d'un hochement de tête avant de s'attaquer à sa pomme.

_ Merci, mais j'ai de quoi me remplir le ventre.

Elle secoua doucement son fruit avant de le mordre à pleine dent, et elle aurait sûrement dû s'abstenir vu le goût atroce que même les pommes ont dans cette école. Elle laissa tomber la pomme sur son plateau et attrapa d'un geste vif le verre de Xiao Yue. Ils partageaient tout petits, alors franchement, un échange de salive de plus ou de moins, elle pensait que ça n'allait rien changer. La rouge redressa finalement la tête fièrement et lui offrit son plus beau sourire, il le valait bien.

_ C'est quoi ta belle excuse pour ces années de silence ? J'ai hâte d'entendre pourquoi mon meilleur ami a disparu du jour au lendemain.

Son expression s'était faite plus dure, c'était comme creuser la tombe d'un vieux souvenir douloureux enfouie au plus profond de son cœur pour elle. Sauf que de cœur, Hana n'avait plus à présent. Elle la connaissait la raison, mais elle tenait à entendre la version des faits de Xiao Yue, syllabe par syllabe, mot pour mot, phrase par phrase, il allait les sortir ces putains de mots qu'elle veut depuis des mois, et des mois. »

Vieil ami ? Quand mes parents m'ont humilier devant toi nous n'étions plus des amis.

De quoi devenir anorexique surtout.

J'ai pas d'excuse. J'ai disparu parce que j'en avais envie ? Je n'avais plus envie de te voir surement. Je ne sais pas... Non, plus sérieusement. Je ne traine plus avec les gens qui on compris que j'étais qu'une merde

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