«  t'as ton rendez-vous à 9h30 aujourd'hui, le docteur hwang est en repos. Il me semble que tu vas avoir le droit à une séance avec la formation du docteur song. Tiens-toi bien et ne te montre pas trop cruel avec elle, t'es prévenu. » byeolyong referma les yeux, soupirant. Génial, sa petite visite chez le psy était avancée et le privait donc d'une bonne grosse grasse matinée ; qu'il avait durement méritée en se comportant bien toute la semaine. C'était donc sa petite récompense du samedi matin pour avoir été un bon garçon. Un bon clebs. Un sale rat de laboratoire obéissant. Il avait dû ranger son ego et son QI, ravalant par la même occasion sa verve et son arrogance. Tant d'efforts pour un sommeil rallongé auquel il n'avait finalement pas le droit. Et merde, pourquoi avait-il fallu que l'autre psychologue décide de se reposer aujourd'hui ? Avait-elle accepté, depuis lundi, de se comporter comme un parfait petit soldat ? De ne pas répondre à la provocation ? De garder sa langue dans sa poche alors que tout le monde la cherchait sans cesse ? De manger la nourriture qui était proposée au menu du jour sans faire la moindre critique ? Non, elle elle avait ses petits avantages, ses bonus. De un, elle était seule dans son bureau. Personne ne lui faisait la morale, elle ne se forçait pas à écouter et elle n'avait aucune obligation sinon celle de faire son travail : autrement dit, de prendre les gens de haut, comme s'ils n'étaient que de vulgaires bestioles. La seule difficulté ? Elle devait faire mine de vraiment s'intéresser à leurs problèmes. En revanche, elle avait le droit de se reposer quand bon lui semblait, de choisir ses propres plats dans un large choix d'aliments plus attirants les uns que les autres et d'annuler ses rendez-vous. Sans compter le fait qu'elle pouvait avoir des congés. Pourtant, la vie de notre alpha était beaucoup plus injuste que la sienne et, de fait, il méritait davantage ces saloperies de quatre heures de sommeil en plus. Après tout, il avait été accusé de viol et d'harcèlement alors qu'il n'y était absolument pour rien. Lui avait-on laissé sa chance, l'avait-on seulement écouté ? Non, même pas. Quelle belle aubaine de se faire abuser par un mec aussi beau et intelligent, tiens. Mais personne n'avait tilté ; dommage pour lui, il s'était fait magnifiquement coincer par son ex. Comme un con il avait craqué et recouché avec elle une fois qu'elle lui était revenue dans les bras après s'être barrée ailleurs. Étrangement, après cette baise, il n'avait plus ressenti le moindre sentiment pour elle. Tout l'amour qu'il lui avait donné semblait être partie en même temps qu'elle. À trop jouer elle avait finalement perdu. Étant encore un mec bien à l'époque, il avait préféré la lâcher plutôt que de l'utiliser comme une simple poupée. Mais même après quelques petites explications avec elle, cette dernière s'était montrée réticente voire carrément contre une séparation. Comme si elle avait le choix : byeolyong lui avait alors ricané au visage, lui tournant le dos. Pour qui se prenait-elle cette folle ? Sans déconner, il ne désirait pas se servir d'elle comme si elle n'était qu'un jouet mais, la concernant, elle crevait d'envie de l'utiliser à nouveau. Elle avait abusé ; le plus flippant fut sans doute toutes les fois où elle tenta de le joindre par téléphone. Cinquante-sept appels en absence, le record. Il avait donc fallu qu'il se casse pour qu'elle tombe amoureuse de lui ? Amas de conneries, les filles sont masos. La nana en question finit par le menacer, jurant qu'elle allait porter plainte si il ne revenait par sur sa décision. Comme si il allait prendre peur ; il n'avait rien fait de mal, elle pouvait bien aller voir les flics et l'accuser d'un acte imaginaire, il n'en avait rien à carrer. Le seul souci fut qu'on vint le chercher deux mois plus tard pour le juger et le foutre à gidae. On avait des preuves de sa culpabilité. Comment cela se faisait-il ? Il n'avait plus jamais reposé ne serait-ce qu'un seul doigt sur cette enfant du diable. Jusque aujourd'hui, d'ailleurs, notre coréen émet encore des hypothèses histoire de raccourcir sa peine. Les femmes, ça peut vous pourrir la vie, il ne le savait que trop bien. « debout, maintenant il te reste cinq minutes. » et voilà que le gardien était de nouveau dans sa chambre pour pourrir le sommeil dans lequel il avait à peine eu le temps de se replonger. Bien, il était maudit et il pouvait d'ores et déjà oublier sa grasse matinée et lever son cul de son lit. « fait chier. » marmonna l'asiatique, se redressant. Pourquoi fallait-il qu'il pense à sa garce d'ex à chaque fois qu'il fermait les yeux ? Bonne question mais, en même temps, c'était à cause d'elle et de son esprit dérangé qu'il se retrouvait ici, entre ces quatre murs puant l'hypocrisie et les médocs. Se levant puis s'étirant, byeolyong la virant dans son esprit, ouvrant difficilement les yeux. Allez, c'était parti pour une nouvelle journée en enfer, à croiser des pédophiles, des assassins et des pyromanes. Un sourire s'étira sur ses lèvres : il était dans l'aile des plus timbrés. C'était réellement à se demander ce qu'un mec accusé d'avoir commis un viol faisait avec des gens qui n'avaient pas hésiter à traumatiser des gosses en les forçant à se masturber ou à prendre des choses qu'ils n'auraient jamais dû voir avant leurs quinze ou seize ans. Putain de vie, c'était ironique. Prenant soin de ne pas réveiller son camarade, bien trop bon à son goût, il changea de fringues, se mouilla le visage avant de se coiffer et parti en direction du bureau du docteur hwang. Pas besoin de plus, le matin ; et il était de toutes façons trop fatigué et de mauvaise volonté pour faire plus d'efforts que ça. Marchant lentement, les mains dans les poches, baillant, il parvint finalement à la Porte Des Emmerdes. Toquant, il s'humidifia les lèvres en regardant autour de lui. C'était une blague ou personne n'était encore debout ici ? Ça serait quand même le comble du foutage de gueule ça. Il était sûrement la seule personne qui s'était tuée à faire des efforts durant six jours mais chaque condamné avait le droit de dormir plus que lui. « vous êtes lee byeolyong ? vous pouvez entrer. » arquant un sourcil, l'alpha vira son regard sombre vers la jeune fille qui venait de lui ouvrir. Attendez, c'était quoi ça ? C'était une adolescente qui allait l'écouter pendant une heure ? N'importe quoi. Le personnel n'était pas prudent. N'était-il pas accusé de viol ? Et, même si c'était faux, personne ne le pensait innocent ; alors quelle connerie de le laisser tout seul avec une nana aussi mignonne. Avec un peu de chance, les violeurs d'enfants du coin la repéreraient et il pourrait retourner s'allonger sur son matelas pourri qui, au fil des années, lui semblait à présent être le summum du confort. Les yeux fixés sur la gamine, il détailla ses réactions face à son dossier. Tiens, était-elle écœurée ? Pour si peu, quelle faible petit être, elle n'allait pas tenir ici ; et puis, elle était aussi nulle que les autres si elle le croyait coupable d'un acte si bas. Il n'avait de toute évidence pas besoin de forcer une femme pour coucher. Mais, il est vrai qu'il y avait une autre hypothèse, toute aussi probable que celle d'être trop désirable pour se rabaisser à prendre sans demander : se servir de sa belle gueule pour se défendre. « je suis trop sexy, jamais je n'ai eu besoin de violer pour baiser. » ce qui, techniquement, était la vérité. Mais cela pouvait aussi être une excuse et c'était sans doute ce point complexe qui le retenait ici -en plus de son adn que l'on avait retrouvé sur le corps de l'autre langue de pute-. « je.  je remplace le docteur Song. de ce fait, je vais devoir apprendre à vous connaître un peu mieux et la séance durera un peu plus longtemps que d'habitude. Mh. Présentez-vous, s'il-vous-plait. Avec tout ce que vous jugez utile de me dire.  » oh, la flemme. Sentant une vague de fatigue s'abattre sur lui, byeolyong s'appuya à une petite table bourrée de livres, penchant la tête en avant. Voilà, elle l'avait déjà épuisé. Il fallait qu'il recommence tout. Qu'il explique à nouveau, en long, en large, en travers. Il n'avait pas que ça à faire, sincèrement : se coltiner une débutante arrogante et mauvaise actrice pendant un temps indéterminé lui donnait déjà envie de dormir. « c'est donc moi qui dois payer l'absence de votre congénère en usant de ma salive ? Votre prédécesseur connaît déjà tout ce qu'il y a à savoir sur mon sujet et puis. Au cas où vous sauriez lire, ma vie est écrite dans le dossier que vous tenez entre vos mains. » irrité, il était toujours. Un peu comme une fille réglée h24. « à part, je vous l'accorde, le fait que je déteste me répéter. » le coréen ponctua sa phrase d'un sourire forcé, moqueur, le perdant la seconde d'après en regardant plus loin, désintéressé. Bon, combien de temps ça allait durer ? Elle avait beau être bandante, il avait quelque chose de bien plus intéressant à faire que de l'écouter piailler.