Pour bien conter une histoire, il faut commencer par le commencement... Ji Min est née un jour de novembre 1981 dans un hôpital de Séoul, où la femme qui l'a mise au monde l'a abandonnée pour des raisons encore inconnues. A cause des liens du sang très importants dans les pays asiatiques, on savait que la petite fille était condamnée à rester dans un orphelinat à vie, ou partir à l'étranger avec un couple de riches occidentaux. Malheureusement, seule la première solution s'offrit à elle. La petite fille était certes triste de ne pas avoir eu de parents, mais elle s'entendait avec tout le monde dans ce qu'elle disait être son foyer, et les gardiennes étaient aux anges de voir un vilain petit canard devenir, au fur et à mesure, un cygne.

Vers quatorze ans, une lettre à l'aspect bizarre lui avait été destinée. Chose perçue comme un évènement par la jeune fille qu'elle était devenue - après tout, de qui une orpheline peut-elle recevoir une lettre? A l'annonce du fait qu'elle était sorcière, elle rigola de tout son coeur, puis éclata en sanglots... Malgré tout ce qu'elle pouvait montrer, Ji Min est capable d'éprouver régulièrement des sentiments très forts, et possède une grande empathie et une forte susceptibilité. Alors lorsqu'elle reçut la première lettre de sa vie, qu'elle prit comme une blague, elle se renferma face à ce monde inconnu qui lui paraissait totalement stupide. Il faut dire que la petite fille était connue pour être très terre-à-terre, mais aussi très dissipée et fêtarde.

Elle entra à Akiwa peut de temps après - ceci n'était point une blague... Jimmy posa à peine les yeux sur elle que sa maison fut décidée... On casa une orpheline chez les Yunikon, et ce fut pour elle un second choc. Si elle était dans cette maison, ça signifiait qu'elle était sang-pur... Mais alors, ses parents avaient-ils été élève dans cette même école? Pendant sa première année, Ji Min chercha, et chercha encore... Jusqu'à trouver la photo d'une jeune fille dans une vitrine lui ressemblant trait pour trait. Après approfondissements, et mise en contexte des brbes qu'elle possédait, elle comprit que cette femme mit au monde une petite fille - Ji Min en l'occurence - quelques années après que la photo soit prise pour mourir quelques jours plus tard. Cette histoire l'abattit totalement, et se sachant maintenant sans aucune famille, renforça la muraille qui la protégea durant toute sa scolarité.

A la fin de son diplôme, elle partit de l'institution, mais ne se retrouva sans rien, dans un monde qui en dix ans, avait totalement changé à ses yeux. Même si elle parait glaciale et associale comme ça, elle cache tout ce qu'elle a vécu, ses pensées, ses peurs, ses blessures jamais complètement cicatrisées. Ji Min a fait en sorte de retourner dans sa maison le plus vite possible comme une enfant qui a peur de sortir le soir seul sans ses parents. Elle est devenue professeur à Akiwa comme elle l'avait toujours souhaité. Ici, il y a ses élèves, qui sont presque comme ses anciens camarades de jeu à l'orphelinat, mais elle a grandi, alors elle joue avec eux, leur apprend un savoir qu'elle juge vital, comme une grande soeur apprend la vie au reste de la famille.

L'amour? Elle ne sait pas ce que c'est. Petite, adolescente, adulte, elle n'a jamais été aimée par une grande figure qui pourrait lui faire office de père, ou de mère. Alors comment peut-on connaître et éprouver un sentiment alors qu'on nous a jamais enseigné ce que c'était? Ji Min, c'est juste une coquille vide, sans amour. Les hommes qui se retournent sur son passage, qui la dévorent des yeux, elle connait. Mais elle sait très bien qu'elle ne sera jamais aimée comme ça, que c'est juste de la baise. Ça ne l'empêche pas de le faire régulièrement, et les hommes en redemande... Qui dirait non à une femme professeur et qui plus est archi-sexy? Elle n'a jamais cultivé cette image de femme fatale et pourtant, elle la suit comme l'odeur d'une boule puante jusque dans les couloirs d'Akiwa, où bien des élèves aimeraient qu'elle leur donne un entretien privé dans son bureau. En vain.