Auparavant EunJae se débrouillait toujours pour ne pas qu’on la connaisse en tant qu’intello ou cerveau de la classe – même si ce n’est pas vraiment le cas – Mais depuis peu les enseignants on trouver le moyen de tout dévoilé au grand jour, elle les avait prévenus d’en aucun cas dissimuler ses notes à qui que ce soit et de ne pas l’inciter à la parole, pourtant il semblerait qu’un sort leur a été jeté pour qu’ils oublie tout ça et commencent à la compliment en plein milieu du cours. Disons que ce n’est pas pour rien qu’elle c’est crée cette carapace multifonctions et qu’elle trouve toujours une excuse débile quand on la voit sortir de la bibliothèque alors qu’elle y a surement passé quatre heures le nez dans les bouquins. Forcément, quand mademoiselle Son Eun Jae pose une question comme quoi elle n’a pas compris, ou qu’elle ne sait pas répondre à une question, tout le monde à besoin de se retourné genre « WTF ? »


Elle c’est sentie presque honteuse il y a quelques secondes pour avoir demandé les notes de son voisin de table. Malgré les nombreux bruits, cris, explosions et personnes qui ont tentés de la réveiller ce matin, son corps avait décidé de rester paralysé sous la couette et son esprit de rester sur OFF. En se regardant dans le miroir, il y avait presque assez de place dans les poches de ses yeux pour y mettre un cognard… Et Dieu inventa l’anticerne, ce qui a fait son bonheur ce matin. Elle a quand même réussit à louper deux heures sur les sortilèges, et ce qui la mettait le plus en pétard était son rêve non inachevé, plein de suspens, qu’elle oubliera surement entre deux incantations mais qu’elle tenait absolument à continuer cette nuit. Plutôt que de noter son cours, la demoiselle avait commencé à inscrire, sur la marge de son bloc-notes, les premiers détails de son rêve qui lui revenait à l’esprit. « Prince, blond, ciel vert, champ de soupe, troll, quai 9 ¾ » Il y a bel et bien un lien entre tout ces mots. Le troll blond marchait dans un champ de soupe, la tête dans le ciel verte, pour trouver le prince sur le quai 9 ¾ ? Qu’importe. C’est comme ça que « Eh, tu peux me passé tes notes ? » est sortit de sa bouche. C’est mal écrit, en désordre, il manque des trucs – elle a beau ne pas avoir écouté, elle le sait -, il y a des dessins en arrière plan et des mots comme sex et girls qui viennent gâcher le plaisir d’étudier. Soupirant, elle repoussa la feuille vers son voisin de table et compléta elle-même ses notes. Dans moins de dix minutes, la fin du cours allait être annoncé, mais connaissant le prof, il y aurait prolongation sur du hors sujet mais qu’il tenait absolument à dire, surement. Crépitant d’impatience de quitter la salle, EunJae s’agrippa à son estomac et posa sa joue sur la table – inexplicablement froide -. Le moment le plus important de la journée à été dépassé, plus de tartines ni de café au lait, et elle n’en avait pas profité. A vrai dire en se réveillant elle avait oublié que le petit déjeuner existait. Sa seule préoccupation était « OÙ EST FICHU MACHIN ?!! », on ne peut faire plus explicite. Elle avait aussi songer à trouvé une autre méthode de réveil plutôt que l’aiguille de l’horloge, une fois sur six heures et demi, fait tomber un truc en plein dans sur elle, techniquement… Mais en inventant cette méthode elle n’avait pas du tout pensé au fait que la plupart du temps elle se réveil étouffé sous le coussin, donc qu’un pot de fleur lui tombe sur la tête ou non, il y a peu de chance que ça la réveille.


Comme tant attendu, la fin du cours s’annonça ; ni une ni deux, tant pis si le professeur a besoin de lui parlé, la muneo est la première à franchir le seuil de la porte, débordante de joie mais qui ne rêverais que d’une chose c’est de s’étaler sur ce truc démoniaque qu’on appelle un lit et qui lui est interdit pour le restant de la journée. Elle arpenta les deux côtés du couloir par le regard à la recherche d’un quelconque événement qui pourrait l’intéresser ou tout simplement l’occuper durant la pause, le regard vague.

Être de bonne humeur. Expression des plus normales qui virait à l’étrange lorsqu’elle était attribuée à un cas tel que Milan. Pas qu’il soit un adepte de la mauvaise tronche vingt-quatre heures sur vingt-quatre, non. Juste que bon. Techniquement, lorsque quelqu’un est de bonne humeur, il rit aux éclats, fait des câlins à tout le monde et voit la vie en rose. Milan, c’était … Un tantinet différent. Cela avait commencé dès le matin, à la seconde même où il avait ouvert les yeux. « Cette journée sera une bonne journée », s’était-il aussitôt dit. Pas de cauchemars dérangeants qui étaient venus perturber son sommeil, pas d’entraînement de Quidditch la veille, ce qui lui aurait donné de terribles courbatures, pas de devoir à rendre, … Oui, Milan s’était levé du bon pied, lui qui était si peu matinal. Il avait rasé sa barbe naissante au poil près et ce avec une grande méticulosité, il avait mis en ordre sa tignasse, et avait même laissé échapper un petit sourire au miroir, satisfait. Rares étaient ceux à connaître, ou plutôt à comprendre ce pan de sa personnalité. Le jeune Yang était un honorable narcissique, mégalomane parfois et qui ne doutait certainement pas de sa splendeur, ce qui pourrait en un sens, lui jouer des tours. Cela dit, personne ne pouvait lui en vouloir car au final, on avait voulu qu’il soit ainsi. Il avait été façonné à l’image de personnes ayant ces mêmes traits de caractère, et qui n’avait de cesse de rappeler à leur fils qu’en toute circonstance, il devait se penser supérieur. De ce fait, le jeune homme aimait être premier en cours, premier en sport. Il aimait se sentir beau. Il dénigrait ceux qu’ils considéraient comme inférieurs, à savoir les sang-mêlés, les sang-de-bourbes, les cracmols … Les faibles. La médiocrité n’avait pas sa place dans la vie et dans l’univers de Milan. Vu sous un autre angle, cela ne pourrait-il pas être abordé comme une certaine peur ? Peur de ce qu’il ne connait pas, peur de ce qui lui est étranger … Peur de l’Autre, tout simplement. Oh, mais n’allez surtout pas lui faire la remarque. Il prendrait certainement mal qu’on remette en cause son assurance.

Et devinez quoi ? Ca s’applique même aux filles sur lesquelles il jette son dévolu. Au moins, commençons par prendre le bon côté des choses : si Milan vous cherche, c’est que vous êtes indéniablement belle, désirable, et très intelligente. C’est un fait acquis depuis des lustres : l’ineo prend rarement la peine de draguer une fille – c’est loin d’être sa tasse de thé, et puis bon, on va dire qu’il n’a pas trop besoin de chercher pour être comblé le petit – mais quand il daigne enfin le faire, c’est, qu’assurément, cette fille vaut de l’or. Serait-ce donc le cas de la sensationnelle Eun Jae ? Semble-t-il, semble-t-il. Le matin-même, Milan avait pris la peine de se renseigner auprès du préfet des muneos afin de connaître l’emploi du temps de la belle ; il n’avait pas beaucoup de cours le jour-même, et comme le jeune homme était d’humeur à être agréable – mais comme à son habitude, voyons ! – il avait ressenti l’indéniable désir de passer du temps en la compagnie de cette charmante muneo. Cependant, Milan aimait soigner ses entrées un minimum et ne voulait pas débarquer devant elle tel un cheveu sur la soupe. Que pourrait-il bien faire … Ce ne serait peut-être pas très intelligent de sa part de sortir le grand jeu. Il n’allait certainement pas l’inviter à un repas aux chandelles et puis bon. Voilà quoi. Ce n’était pas du tout Milan. Il fallait un cadeau soft, mais cool quand même. Que tout le monde pourrait aimer. Ah mais oui, Eurêka ! Presqu’en proie à une fierté enfantine, le jeune Yang partit à la rencontre de certaines de ces connaissances un peu farfelues, histoire de voir ce qu’elles avaient en magasin et qui pourrait s’avérer intéressant.

Quand il eut enfin ce qu’il voulait, Milan partit en direction du deuxième étage, là où sa très chère Eun Jae était supposée avoir cours. Il parcourut l’étage, jetant quelques petits regards sur le côté à chaque fois qu’il passait devant une salle de classe, tentant d’apercevoir l’uniforme propre à la maison des muneos à travers une porte entrouverte. Puis, au bout de quelques petites minutes, il finit par tomber devant la bonne salle, quasiment content de pouvoir enfin s’arrêter et se poser. L’ineo s’approcha un petit peu, cherchant du regard Eun Jae, et arqua légèrement les sourcils de contentement, lorsqu’il reconnut sa silhouette et ses magnifiques cheveux. Décidément. Cette fille le charmait même de dos. Si ce n’était pas génial, ça. Malgré tout, il ne sourit pas ; ce n’était malheureusement pas dans ses habitudes de sourire à tout va, bien qu’une certaine joie emplissait son esprit à ce moment-là. S’il était avec Eun Jae, sa journée ne pouvait effectivement qu’être réussie n’est-ce pas ? De toute façon, même Joon Ha était occupé ailleurs, et malgré tout son bon vouloir, il n’aurait pas pu passer du temps avec son ami de toujours. Tant pis. Ce n’était sans doute pas du temps perdu, puisqu’il allait le passé en compagnie de la douce muneo. Faudrait-il encore qu’elle veuille de lui.
Adossé contre son mur, il soupira de soulagement lorsque la fin des cours arriva enfin, après une attente qui avait semblé plus qu’interminable. Les élèves sortaient un à un des cours, certains plus pressés que d’autres. Milan devait cependant avouer que même lui, n’avait pas résisté à l’envie de laisser son regard divaguer sur le derrière de cette fille qui partait au loin, avant que son regard ne soit capturé par celui d’une ineo plus vieille que lui et à laquelle il avait eu affaire il y avait de cela un petit bout de temps. Mais l’heure n’était pas aux autres. Car voilà qu’Eun Jae pointait enfin le bout de son nez. Comme il était adossé juste à côté de la porte de la salle de classe, en avançant, Eun Jae n’avait pas eu la possibilité de le remarquer, au bon plaisir de Milan qui ne se gêna pas pour la détailler, jusqu’à ce qu’il décide finalement à se redresser. Délicat, il attrapa les doigts d’Eun Jae d’un mouvement ample de la main, comme s’il cherchait à la retenir avant qu’elle ne parte. Il avança à sa hauteur, et pencha sa tête légèrement sur le côté.

« Salut, Eun Jae. » Un prénom qui roulait sur ses cordes vocales, habillé par sa voix grave et son regard qui exprimait sa joie, à défaut d’avoir un sourire placardé sur le visage. Avec son autre main, il sortit quelque chose de sa poche et le mit entre les doigts d’Eun Jae, qu’il tenait encore, la main de la jeune femme se retrouvant alors prise entre les siennes. « Chocogrenouille. Avec un peu de chance, tu tomberas sur Jimmy. » Le jeune homme avait des instruments de drague des plus ... originaux ? Bah. Il avait assez confiance en lui pour ne pas avoir besoin d'un diamant. Cette fille, il finirait par l'avoir. Elle n'avait pas d'autres alternatives, de toute manière.

L’ennui, c’est pas vraiment ce qui la préoccupait le plus pour le moment, elle voulait juste s’occuper pour oublier le fait qu’elle avait à finir sa nuit, que ce soit à la bibliothèque ou en cours de divination. Elle ne savait jamais, et ne cherchait pas à savoir, dans quelle salle étaient ses amis pour retrouver sa petite bande habituelle durant les pauses ; c’est souvent grâce au hasard qu’elle parvient à les retrouver dans les couloirs. Alors qu’elle s’apprêtait à faire quelques pas vers le couloir voisin, une main agrippa doucement la sienne et aussi immédiatement qu’elle le sentit, la muneo tourna la tête. Une bonne connaissance que voici, une trop bonne connaissance même. Plongeant ses yeux dans les siens, elle ne réussit pas à s’en détacher pendant un moment. « Salut, Eun Jae. » Un léger sourire se dessina sur les lèvres de cette dernière et elle se retourna entièrement vers lui. Milan. Le beau male qui essayait de la mettre dans ses filets à tout prix et qu’elle n’arrivait pas à repousser. Au fil du temps, EunJae avait finit par s’habituer à ses avances et se sentait –presque- de plus en plus attirée par lui. Quand un homme aussi proche de votre idéal essaye de vous faire comprendre par tout les moyens qu’il vous désire, vous faites quoi, vous le rejetez et chercher à lui trouver une place sur votre liste rouge ? Chose impossible pour la demoiselle qui commençait à se perdre dans les yeux de son interlocuteur.


Quand Milan déposa cette chose encore inconnue au creux de sa main et qu’il enferma cette dernière des deux siennes, EunJae lui lança un regard interrogatif, inclinant la tête sur le côté. « Chocogrenouille. » A l’entente de ces quatre syllabes, son cœur fit un bon, elle redressa vivement la tête… Du chocolat… « Avec un peu de chance, tu tomberas sur Jimmy. » C’était quand même assez étrange. Ce n’est pas vraiment un truc qu’on peut offrir, qui plus est à la nana qui nous plait mais cette originalité lui plaisait. Sans s’en rendre compte, la demoiselle sourit à la vue de la boite violette aux bordures jaunes et releva la tête pour finalement dire quelque chose. « Merci… » Ce fut pauvre, mais c’était assez suffisant pour le moment. La muneo ouvrit la petite boite de ses doigts encore froid qui venaient de quitter la chaleur des mains de Milan. De la chance, il lui en aurait plutôt fallut pour le chocolat que pour la carte. Sans qu’elle ne s’en rende compte, alors qu’elle était préoccupée à prendre la carte, la grenouille de chocolat venait de faire son seul et unique bond sur le sommet du crâne d’un première année… Elle regarda sa grenouille partir au loin, avec une certaine mélancolie aux yeux. Un soupir s’échappa de ses lèvres et elle replongea son regard dans celui de Milan. « Ceci dit… » EunJae lui mit la carte de la boîte devant les yeux, interrompant donc leur contact visuel. Avec ce ‘ peu de chance ‘, qu’il lui avait donné, elle était tombée sur Jimmy, elle en était quelque peu fière, juste parce qu’il l’avait deviné. Il n’y a aucune fierté à avoir un octopus imprimé sur un hexagone violet et jaune or. Au final c’est juste un bout de papier carton qui finirait dans la corbeille ou brûlé par simple accident.


Qu’importe. Milan n’est surement pas venu pour lui voler sa carte de Jimmy ou de parler des Chocogrenouille. La muneo n’a jamais eu de chance avec ce truc de toute façon, la grenouille trouve toujours un endroit improbable pour se percher et éviter de se faire croquer, du moins par elle. Ou alors il y a un système dans son corps qui empêchait le chocolat d’atterrir sur ses papilles gustatives pour éviter une quelconque prise de poids. Qu’importe, vraiment. EunJae abaissa le bras et mit la carte dans une de ses poches. « Je risques de mal le prendre la prochaine fois qu’une de tes techniques d’approche foire comme ça. » Dit-elle avec une once de rigolade dans les derniers mots. Elle soupira et tapota son ventre d’un air désespéré, comme pour s’excuser de pas lui avoir fournit sa proie. La demoiselle pointa le couloir de gauche de son doigt, adressant un regard à l’ineo pour lui demander –visuellement ceci dit- son avis sur le chemin à prendre. Rester là n’était pas la meilleure solution, les couloirs commençaient à vite se bomber et ce n’est pas très ‘ jouissif ‘ de se faire bousculer à droite à gauche. Passer son temps libre avec lui n’était pas une si mauvaise idée, sans doute mieux qu’arpenter les couloirs à la recherche de quelqu’un de non-ennuyant qui ne lui raconterait surement pas sa vie. Sans prendre en compte la réponse de Milan pour ne pas trahir son égoïsme, EunJae commença à s'avancer dans le couloir, finalement presque heureuse d'avoir à passer du temps avec lui.

Sujet à une certaine appréhension, Milan attendait calmement la réaction de sa belle à la découverte de son petit cadeau. Lorsqu’il vit son sourire, le jeune homme ne put s’empêcher de plisser imperceptiblement les yeux, heureux d’avoir eu l’effet escompté. Il avait bien eu raison de ne pas chercher plus compliqué et, à vrai dire, certainement qu’un cadeau simple venant de lui valait tout autant qu’un cadeau sortant tout droit de chez Dior ou Chanel. Malheureusement, Milan ne pût rien faire quant à la fuite de ce fichu chocolat, même pas fichu d’attendre cinq secondes avant de s’élancer dans les airs. Les concepteurs de cette petite sucrerie avaient bien réussi leur petit tour. Ce machin marron aussi stupide que l’animal qui lui servait de modèle, juste bon à croasser et à s’accoupler, histoire de mettre au monde des centaines de créatures tout aussi stupides les unes que les autres. Décidément. Il y avait toujours quelque chose pour tout gâcher. Mais calme-toi Milan ! Ce serait bien oui. Après tout, c’était là le jeu des Chocogrenouilles, et en choisissant ce « cadeau », il y avait certainement pensé en même temps. Cela dit, ça ne pouvait pas être aussi grave. Après tout, il avait quand même réussi à deviner sur quelle carte Eun Jae allait tomber ! N’était-ce pas là quelque chose d’impressionnant ? Oui bon. Un petit peu de jugeote était suffisant. Les fabricants n’étaient pas très inventifs, et il y avait à tout casser une chance sur trois pour tomber sur Jimmy l’Octopus, à défaut d’acquérir la carte du feu directeur d’akiwa ou de ce comte vampire dont Milan avait complètement oublié l’identité. Quoiqu’il en soit, le jeune homme ne pipait mot, se contentant d’admirer en silence les faits et gestes de sa douce amie. A quoi bon parler de toute manière ? Se taire a parfois quelque chose de bon, et puis, qu’aurait-il pu bien dire de toute manière ? « Oh, j’espère que ton cadeau t’as plu ! Mais suis-je bête, il s’est fait la malle, hahaha. » Sincèrement. Il valait mieux qu’il s’abstienne de toute parole inutile. « Je risque de mal le prendre la prochaine fois qu’une de tes techniques d’approche foire comme ça.» Milan arqua un sourcil, surpris. Tiens donc. Mademoiselle se permettait de critiquer son savoir-faire ? Mauvaise idée. Mmh. Pas tant que ça en fait. En temps normal, soit on ne lui disait pas ce genre de choses, soit il s’énervait, aussi rigolo le ton pouvait-il être. Ne l’oublions pas : l’ineo était bourré de fierté, et toute atteinte, aussi infime soit-elle, à son égo était une pure insulte à sa personne toute entière. Néanmoins, le coupable n’était nulle autre qu’Eun Jae. Alors peut-être que cela lui donnait droit à des « circonstances atténuantes » ? Cette fille ne mesurait pas l’étendue de sa chance. Pas parce que Milan « le beau gosse » avait jeté son dévolu sur elle, mais plutôt parce que Milan l’avait écarté de ses potentielles victimes d’une plus ou moins grande « méchanceté » et ça, c’était quand même assez cool. Quelqu’un n’avait-t-il pas dit qu’aussi vicieux puissent-ils être, avoir l’amitié ou le respect d’un ineo était sans l’ombre d’un doute très utile ? Quoiqu’il en soit, Milan ne releva la remarque que par un simple mouvement de la tête, et commença à lui suivre, très content de pouvoir admirer sa silhouette en paix. Milan avait la sincère impression que jamais, ô grand jamais il ne pourrait cesser de se délecter de sa vision. Tant mieux, tant pis, il ne pourrait le dire.

Milan ne parla pas tout de suite. Il était ce genre de personnes capable de rendre, par sa simple présence, un silence pesant tout aussi doux qu’une brise d’été. Cependant, peu friand de l’inutilité et des déplacements sans objectifs précis – ou pas – il finit par jeter un coup de baguette vers une fenêtre, avant d’avancer à la hauteur d’Eun Jae. Il lui attrapa délicatement le bras, et l’incita à avancer vers la fenêtre, calmement. « J’ai quelque chose à te montrer. » Milan passa la tête par la fenêtre, et lorsqu’il repéra ce qu’il cherchait, il se retourna vers Eun Jae. « Tu me fais confiance, n’est-ce pas Eun Jae ? » Il sourit, puis passa une jambe, puis l’autre par la fenêtre, avant de tendre la main vers la muneo. « Allez, viens, je suis là. » Un sourire bienveillant naquit sur son visage, et il ne tarda pas à saisir les mains de la jeune femme, afin de l’aider à passer la fenêtre à son tour. Il les enroula autour de sa taille, et sans crier gare, sauta dans le vide …

Et se retrouva sur un balai dernier cri. Milan laissa échapper un rire. Eun Jae avait sans doute été surprise par ce petit taux d’adrénaline. Mais qu’importe. Le jeune homme était déterminé à lui faire apprécier la balade, lui qui aurait tellement aimé passer sa vie sur son balai si c’était possible. Franc pilote, pendant que les petits moldus jouaient au foot ou faisaient de la danse, Milan lui, avait très tôt appris à jouer au Quidditch, le sport sorcier par excellence, et depuis, il n’avait jamais abandonné son amour pour les balais au profit d’un autre jeu. En vol, il se sentait aussi puissant qu’un titan. Comme si rien ni personne ne pouvait l’atteindre, jamais. Une étrange paix intérieure envahissait son cœur lorsqu’il était en vol, et ce sentiment grisant qu’il ressentait haut dans le ciel, il ne le retrouvait que lorsqu’il pratiquait la magie, sa baguette étroitement serrée entre ses doigts fins. Car oui, plus fier de son statut d’être extraordinaire que Milan, plus fier de son statut de sorcier que Milan, cela n’existait certainement pas. Son contentement digéré – ça ne prit pas bien longtemps, juste quelque secondes – il tourna légèrement la tête vers Eun Jae, alors qu’il filait comme le vent. « Ca va Eun Jae ? Désolé de t’avoir prise de court comme ça ! » Il se retourna pour regarder devant lui, et évita de justesse le bord d’un mur en virant rapidement sur la droite. Au lieu de jouer les avides de vitesse, peut-être ferait-il mieux d’entrer en mode croisière, histoire de ne pas causer la mort d’une certaine personne. « Je t’assure que tu ne le regretteras pas Eun Jae. Je ne te ferais pas tuer, ne t’inquiètes pas ! » Milan laissa échapper un petit rire. Là encore, faire monter la muneo sur un objet qui lui était aussi cher, lui faire partager une passion qui lui tenait autant à cœur, c’était lui montrer qu’il tenait à elle, sincèrement.

Comme on dit, c'est le geste qui compte, et EunJae était déjà bien comblée par la présence de l'ineo, ce n'est pas quelques calories qui se sont enfuies qui allaient faire la différence ou l'octopus en carton qui allait illuminer la journée. La demoiselle prit la marche pour sortir d'ici, ils n'allaient pas non plus rester à épiloguer sur pourquoi les chocogrenouilles s'enfuient-elles, dans le monde des sorciers rien ne s'explique et c'est toujours plus excitant d'avoir affaire au mystère. Ils auraient put faire un kangourou, ça aurait été la même chose, mais avec plus de charme ceci dit. Le silence prit place pendant quelques mètres jusqu'à ce qu'Eun Jae se rende compte que Milan s'était arrêté pour lancer un sort à la première fenêtre venue. Elle n'eut pas le temps de poser de questions qu’il l'amena jusqu'à la fenêtre. Chacun des gestes du jeune homme étaient bourrés de tendresse, elle n’aurait jamais put penser ça d’un ineo comme lui, la demoiselle ne s’en plaignait pas et se contenta d’esquisser un court sourire. « J’ai quelque chose à te montrer. » Un cours instant passa durant lequel elle avait eu recours à ses neurones pour essayer de trouver à quoi elle devait s'attendre mais rien ne lui vint à l'esprit, disons que ce n’est pas comme s’il y avait mille et une choses à montré via une fenêtre... à part des oiseaux qui gazouilles... « Tu me fais confiance, n’est-ce pas Eun Jae ? » Cette dernière acquiesça lentement de la tête, elle pouvait s'attendre au pire comme au meilleur… mais elle préférait avoir des doutes positifs même si elle pensait à des trucs loufoques comme quelqu'un qui aurait eu recours au polynectar pour prendre l'apparence de l'ineo et lui tendre un piège pour l'emmener on ne sais où. Elle mit un coup de balai à ses pensées et pendant ce temps, Milan avait eu le temps d'enjamber la fenêtre, c'était maintenant à elle de la franchir. Bien que quelque peu réticente, elle le fit aussitôt qu'il lui attrapa les mains.

En un battement de cils, sans s'être rendu compte de ce qu'il s'était passé une fois la fenêtre franchie, elle se retrouva sur un balai, les bras autour de la taille de Milan, à l'avant. Dégageant sa vue de ses cheveux, la muneo prit un certain plaisir à regarder le monde du dessus. Elle n’a jamais prit le temps de profiter des ballades en balai, peut être parce qu’elle n’en fait jamais d’ailleurs… Bien qu’elle sache en monter depuis ses premiers cours à Akiwa, en dehors des obligations elle préfère oublier que ce truc existe. Ca ne l’a jamais vraiment attiré surtout depuis que ses parents lui ont compté bien des malheurs qu’ils avaient vécus sur des balais. Qu’importe, elle se sentait plus ou moins en sécurité avec Milan. Elle l’avait déjà vu dans plusieurs matchs de Quidditch et n’avait jamais manquée de le complimenté sur son jeu. Avoir un joueur de Quidditch qui la faisait monter sur son balai lui semblait comme un honneur, et elle en fut tout sourire. Le vent qui sifflait dans ses oreilles changeait des cours barbants et du brouhaha quotidien des couloirs de l’école. « Ca va Eun Jae ? Désolé de t’avoir prise de court comme ça ! » La muneo reprit ses esprits à l’entente de la voix de Milan sans décrocher son sourire des lèvres. Il la rendait heureuse en quelques sortes. Pas que sa vie soit déprimante et envahie de problème, mais plus elle le voyait et plus elle l’appréciait surtout pour son côté différent de son statut d’ineo. «Ca va aller. Mais… venant de Yang Milan j’aurais plus imaginé une balade en dragon. » Elle ricana. Il n’y avait rien de sérieux dans ce qu’elle venait de dire, encore heureux. Elle aurait même été comblée par une discussion sur un banc pour tout dire.

« Je t’assure que tu ne le regretteras pas Eun Jae. Je ne te ferais pas tuer, ne t’inquiètes pas ! » Oh, encore heureux. S’il avait cette intention elle préférait sauter du balai tout de suite quitte à atterrir au beau milieu de nulle part. EunJae se décontracta un peu et soupira d’aise. « Ca va, je suis pas trop légère ? » Ne voulant pas passer pour une femme type qui se plaint que le vent la décoiffe ou que justement, elle est trop lourde, la demoiselle à préférer tourner la phrase autrement même si elle avait conscience qu’elle est loin de la perfection et que son poids se fait forcément ressentir sur le balai. Une fois sur sa lancée, la muneo à dû mal à reprendre les choses sérieuses. « Tu sais que t’as quand même de la chance de pouvoir me balader ! C'est pas tout le monde qui oserait... » Sans son narcissisme, elle se sentirait comme… désarmée. Elle ricana doucement, s’amusant elle-même, tout en remettant en place les mèches de cheveux qui venaient lui caresser le visage. Le paysage aussi est beau, alors elle se contenta de le regarder, la tête plaquée sur le dos de l’ineo.