Danser pour vivre, pour respirer et pour se montrer plus fort que son adversaire, c’est sûrement devenu ma meilleure habitude. Ouais, habitude, ou manière de vivre même, parce que sans mentir, je me donne plus à la danse qu’à la drague. Ou peut-être pas, mais disons que c’est une façon de parler… nouvelle façon de parler. Quand on a une passion, c’est pour le meilleur et le pire, un peu comme dans les mariages ; et au fond, je crois que je vais épouser la danse en général, et non pas une femme. Ouais, j’irai faire des enfants à la danse, et je vous jure qu’ils seront superbes. Ils seront des dieux, comme leur créateur, des dieux de la danse, des dieux de tout. Mon corps, les meufs me paieraient pour le toucher ; mais si c’est un thon, elle peut toujours aller se faire voir, alors que si c’est une bombe, aucun doute qu’elle pourra y toucher, et même peut-être partager mon pieu si elle est vraiment bonne. Mais pas le pieu de l’université, celui de la villa de mes darons est bien plus agréable pour se donner à cette sorte de sport que vous avez tous déjà pratiqué au moins une fois dans votre vie. Quoi que, encore, si t’es un thon, je pense pas que t’aies eu cette chance ; mais t’inquiètes pas, le pauvre mec perdrait que son temps avec toi, alors vaut mieux que ce soit comme ça qu’autrement. Rien qu’à m’imaginer ta face pleine de pustules, j’ai la gerbe. Alors tu vois l’effet que tu fais franchement à la population ? Meuf, rêves pas trop sur ce point-là, t’as de chance avec personne, même pas avec le clodo du coin.
Le swag, un truc que tu peux pas avoir mais que je gère parfaitement à ton contraire. Casquette sur la tête, comme d’habitude, col en v surmonté d’une chemise dont j’ai remonté les manches, et jean impayable pour un mec ou une meuf comme toi. Ouais, mec ou meuf, parce que je vois pas trop à quelle catégorie t’appartiens ; tu t’es déjà vu dans un miroir ? On croirait pas vu d’ici. J’ai une Rolex en or au poignet et t’as cru que tu pouvais me brancher avec ta robe d’halloween ? Reviens quand t’auras trouvé des fringues, des vrais, de créateurs, pas un truc que t’as piqué à tes ancêtres. Ouais, tu connais Prada, Chanel, Louis V. ? Attends, tu te fous de ma gueule : tu connais et tu mets des trucs aussi hideux ? A la place de tes parents, je t’aurais foutu dehors et déshérité, trop honte d’un gosse comme toi ; comme si une sale tête suffisait pas.
Une Merco classe S, ça te fait baver ? C’est ça, bave un peu plus sur moi maintenant. J’ai sauté dans ma sublime bagnole.. pardon, je me suis assis, trop peur d’abîmer mes bébés. Bébés, ça te pose un problème ? Tu sais, quand t’aimes un truc, tu lui donnes des petits noms affectueux, et bébés passait très bien avec cette merveille. D’où je la sors ? Cadeau de papa et maman ; t’as cru qu’ils allaient me laisser rouler en Fiat Punto ? La honte de la famille, je serais rien d’autres que ça. Mais mes autres caisses viennent pas d’eux, j’ai assez de fric pour m’en offrir une moi aussi. Je m’en suis offert plusieurs d’ailleurs, mais on s’en fout assez je crois. L’important, c’est que je suis un swagger dans une bagnole dont tu rêverais. Ouais mais attends, je suis sûr que t’es en train de te dire que je suis bien jeune pour avoir une tonne de caisses, je me trompe ? Bien sûr, c’est important aussi, mais t’aurais pas un peu oublié que je suis pas le fils de n’importe qui, moi ? T’as cru que mes parents faisaient les poubelles ? Oh, pardon mon chou, c’est le cas de ta famille ? Tu sais, j’ai pas voulu te vexer… Quoi que, c’est sobre, oublie mes fausses excuses, je voulais juste te faire croire que j’avais un semblant d’humanisme, ce qui semble plutôt raté. Allez, si t’as oublié, je te le rappelle, parce que ministre et actrice ça paie bien.
Si t’as la classe comme moi, tu te pointes au Midnight Club, ou autrement dit boîte la plus huppée de la capitale, tu retrouves ton ex et son bon petit cul en train de servir le peuple et tu te prends une rafale de meufs en chaleur sur toi. Et si elles te tripotent ? T’en as rien à foutre, elles veulent quelque chose, et encore une fois, si elles sont bonnes, elles ont des chances de l’avoir. De grandes chances soit-dit en passant. Et là, tu te rends compte qu’elles ont vraiment pas des goûts de merde… Pourquoi tu ? Non, sérieux, laisse tomber ça, ça compte qu’avec moi cette partie. Soit, elles ont pas mauvais goût parce qu’elles sont déjà en transe devant moi. Même pas le temps de m’asseoir correctement que je me trouve déjà avec l’une d’elle sur les jambes. Puis deux. Je crois que c’est comme ça que m’a largué la serveuse, nan ? Ah, c’est con, mais c’est bon. N’empêche, aucun regret là-dedans, même si avant, j’ai réussi à en avoir. Ouais, réussi, je dis ça parce que c’est un exploit pour moi, homme au cœur inexistant et qui ne s’aime que lui-même. Préférer m’aimer à aimer les autres est aussi l’un de mes traits de caractère, et je crois que c’est assez marquant quand même. Prêt à m’embrasser dans une glace ? Nan, quand même pas, je suis pas taré. Et je mets pas de maquillage non plus, parce que c’est pour les meufs ça, et que si tu veux des preuves que je suis un homme un vrai je vais t’en donner cette nuit, tiens.
Je me suis avancé vers la piste, verre de vodka en main, et je me suis retrouvé avec les mêmes nanas autour de moi, qui se collaient devant, derrière et sur les côtés. Heureux ? J’ai déjà eu mieux, mais je vais pas cracher là-dessus non plus, faut l’avouer. Elles sont pas mal après tout, je les emmènerais bien pour les faire grimper aux rideaux, en toute honnêteté. Et puis, je l’ai vu arriver. La goddess. Si elle me plaît ? Ouais, évidemment, quelle question. Si c’était pas le cas, la séduire ne m’amuserait pas tant ; et je crois que c’est assez réciproque. Capable de tout, elle se mit à pousser les nanas qui m’entouraient, ce qui me fit sourire, et me sortit un « c’est quand que je vais avoir le plaisir de te retrouver seul… sans aucune fille autour ! » sans gêne. Amusé, ouais, et pas qu’un peu. Ma réaction ? Je la pris par la taille et colla son bassin au mien, sourire séducteur sur les lèvres, tout en lançant un magnifique « hey poupée, ce plaisir, tu l’as quand tu veux ! t’sais, toutes ces meufs là, elles t’arrivent même pas à la cheville, t’es vraiment bonn..plus belle, même quand on les fout toutes ensemble. » Je kiffais, et elle allait kiffer. Si c’était pas le cas, je me sentirais pas con pour autant, c’est elle qui raterait le plus.